Parmi eux, l’équipe de la Maison de la Violette, créée en 1993 dans la Ville Rose. Elle ambitionne de valoriser, avec 40 artisans, un savoir-faire local : gourmandises, senteurs, linge, cosmétiques et autres produits dérivés.
Autour d’Hélène Vié, c’est la mobilisation pour relancer cette filière en jouant la carte d’innovations en matière d’agroalimentaire, d’horticulture et de bien-être.
Ainsi, avec le soutien de la Région Occitanie, elle a mis en place une serre « pilote » de culture de cette fleur rare en vue de développer et consigner une méthode de culture optimale des plants. Cet atelier de créations est actuellement mobilisé sur la floraison, qui s’étend de janvier à mars, et la récolte. Il faut dire que cette culture est particulièrement délicate.
Une aventure de plus d’un siècle et demi…
Un peu d’histoire, si cela ne vous dérange pas. C’est en 1854 qu’on commence à cultiver la violette, au nord de Toulouse. La production est alors vendue sur le marché aux violettes des Jacobins et jusqu’à Saint-Jory.
Un demi-siècle plus tard, elle bénéficie de la création d’une coopérative et connaît ses heures de gloire sur la première moitié du XXe siècle et est même exportée jusqu’en Russie.
On dénombre alors 600 producteurs, répartis sur une vingtaine d’hectares. Jusqu’à cette fatidique année 1956, à l’hiver infernal, qui provoque la perte de très nombreux plants. On cultive alors sous serres, et la coopérative meurt de sa belle mort.
Désormais, seuls quelques producteurs sont là pour relever le défi. On utilise des techniques marketing pour donner un coup de fraîcheur à la fleur, ainsi avec la création de l’association « Terre de Violettes » regroupant tant les industriels produisant les parfums, des liqueurs ou les violettes cristallisées que les producteurs et les inconditionnels.
C’est à elle que l’on doit l’intérêt des médias à la fine fleur toulousaine, elle qui ose lancer la Fête de la Violette, reprise en 2003 par la municipalité.
Malheureusement, l’embellie ne dure guère. On ne dénombre plus à Toulouse qu’une demi-douzaine de producteurs, qui déplorent que le temps n’est plus à la violette, qu’elle constitue un marché saisonnier, de niche, appréciée seulement par les seniors et peu par les générations montantes, qui préfèrent se barbouiller le menton avec des produits de marque, manufacturés et chimiques.
On assure que la violette est le symbole de l’amour fidèle, tout comme le présent privilégié des amoureux ; après tout, même Luis Mariano, qui s’y connaissait, a chanté que « l’amour est un bouquet de violettes ».
Elle est aussi appréciée pour son odeur délicate et ses vertus médicinales puisqu’elle libère les voies respiratoires, calme la toux et les maux de tête.
Rien que pour ça, et pour tout le reste, il est nécessaire, indispensable et essentiel de sauver la violette de Toulouse ! Y’a plus qu’à !
Informations sur le site de la Maison de la Violette, cliquez ici