Et c’est parti, amigos ! Nous voilà au départ de ce périple un peu fou, en terre Puuc, sur le site archéologique de Uxmal (prononcer “Ouchmal”).
Ce matin, la visite des ruines, pourtant de bonne heure, a viré à l’épopée tropicale. Explorer toutes ces pyramides, monter ces marches, sous 41 degrés, ça vous renseigne vite sur la capacité de votre corps à réguler sa température, comprendre à transpirer. Et là, à la veille du treck, comment dire ? Je suis thermo-régulée à mort ! Je devrais être habituée, mais non, le Yucatan, côté chaleur, c’est pire que le Pacifique.
Et…
Mais revenons à nos Mayas. C’est à la période classique que Uxmal connut son apogée. Son nom vient d’un mot maya yucatèque qui signifierait “Trois fois construite”.
Et une légende circule comme quoi, un nain devin aurait parié sur l’édification d’une pyramide en une nuit seulement, contre la promesse de devenir gouverneur de la cité. On ne sera pas étonnés, dès lors, dans ce pays où légendes et réalités se confondent souvent d’y découvrir “La pyramide du devin” (ou du magicien, selon les appellations).
Le style Puuc se retrouve ici dans les façades très travaillées, et les intérieurs plus dépouillés. On peut y voir également le quadrilatère des Nonnes, le palais du Gouverneur, la maison des Tortues dédiée au dieu de la pluie, Chaac.
Chaac et sa trompe proéminente par laquelle s’exprime sa générosité sous forme de pluie, est un personnage récurrent d’Uxmal. Pas un hasard si la préoccupation de l’eau, et les nombreuses sécheresses qui affectèrent la région, sont retenues comme l’un des motifs possibles de l’extinction de la cité maya. Car ici, les fameux cénotes, trous d’eaux, sont moins nombreux qu’ailleurs dans la région. Et les chultunes, citernes d’eau naturelles, inventées par les Mayas moins au point et présentes qu’à Chichén, par exemple.
Pour info, mais de cela vous saurez tout dans mon livre sur les Mayas, (tadam, c’était la minute pub !), une autre légende circule à propos du mariage avorté du prince Ulil d’Uxmal avec la princesse Sac Nicté de Mayapán. La princesse se serait enfuie avec le Seigneur de Chichén, le prince Canek, ce dernier l’ayant “kidnappée” au moment du mariage à Uxmal.
Toutefois d’autres hypothèses circulent, nettement moins romantiques. À la fin de la période classique, une alliance a en effet existé, politique et sociale, entre les trois grandes cités de Uxmal, Mayapán et Chichén-Itzá. On l’appelait “La Liga de Mayapán”, ou l’Alliance de Mayapán. Pendant 200 ans, la paix a pu ainsi être maintenue sur le territoire. Mais à la fin du XIIème siècle, patatras. Divisions, luttes pour le pouvoir, rébellions… L’histoire sans cesse renouvelée du pouvoir et des hommes, petites batailles minables conduisant aux grandes guerres et aux destructions.
Allez, revenons au présent. Uxmal est à visiter de jour, certes, mais aussi de nuit, car s’y organise le soir, un spectacle de couleurs sur la cité absolument magnifique. Les commentaires sont en espagnol, donc mieux vaut maîtriser la langue de Cervantès, et vous entendrez alors conter les légendes d’Uxmal et scander, dans l’obscurité, le nom du dieu Chaac… Un vrai beau moment, avec une musique sublime et l’éclairage sur les monuments lointains au-delà des collines, tandis que le Quadrilatère des Nonnes se pare de teintes bleues, violettes, roses, rouges ou vertes sous vos yeux forcément ébahis.
Aujourd’hui sonne aussi la rencontre avec José, un artisan maya, qui fabrique des statuettes de cèdre à l’effigie des dieux principaux du Mayab.
Chaque “oeuvre” représente trois jours de travail environ, mais la “mort de Pakal, prince de Palenque” (en photo ci-contre) a représenté 25 jours de travail.
Chapeau l’artiste !
Mais il est temps d’attaquer la partie treck à proprement parler. Demain, Uxmal-Santa Elena, première partie marchée.
Petite anecdote d’emblée : quand j’ai précisé, chez les Mayas, que j’allais marcher sur de longues distances en pleine chaleur, j’ai recueilli un encouragement d’un genre un peu particulier : “Mais pourquoi tu fais ça ? Si tu veux, on t’emmène, nous. Gratuitement.” C’est vrai quoi, pourquoi se faire inutilement du mal ? Je sens que je ne vais pas tarder à largement méditer cette question…
Bon et si vous êtes sages, demain, nous parlerons de treck certes, de chaleur mais aussi de cacao, d’accord les gourmands ?
Laya Croves
Diaporama 1
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Voilà ! Promesses tenues : la couleur et les mystères sont bien au rendez-vous !
Merci Laya 😉