C’est au pied de la colline de Lascaux qu’est désormais ouvert le Centre international d’art pariétal, destiné à offrir au public médusé le fac-similé complet de la grotte, grâce à des technologies de la réalité virtuelle.
Une initiative complexe mais exceptionnelle, qui nous permettra dès l’an prochain, à l’automne 2016, de contempler et de ressentir l’émotion authentique de la découverte de la grotte de Lascaux.
Première visite guidée…
C’est au Centre pariétal de Montignac, au cœur du Périgord noir, qu’aujourd’hui, tout se passe, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de reconstituer à l’identique la grotte de Lascaux, certainement la plus connue au monde, une œuvre appartenant aux grandes créations de l’humanité.
Au fait, pourquoi un Lascaux IV ? Tout simplement parce que Lascaux II, créé en 1983 a nécessité de lourds travaux de restauration et le III, ouvert au public en 2009, a été conçu pour être la représentation itinérante de quelques fac-similés de scènes non représentées dans le II.
Avec ce IV, le Centre pariétal va présenter un fac-similé intégral de toutes les parties ornées de la fameuse grotte, pour un budget estimé à 50 millions d’euros.
Naturellement, pour être à l’heure au rendez-vous de l’automne, tout le monde s’affaire. Tel l’Atelier 144, qui conçoit et réalise les dispositifs interactifs et multimédias, consistant en une « caverne numérique », une galerie d’art ludique.
Mais l’essentiel ne réside pas là.
Dans le silence de leurs ateliers, des spécialistes, ou plutôt des artisans, s’affairent. De parfaits copistes, et même de parfaits faussaires, qui s’acharnent à reproduire à l’authentique les visuels de la grotte. Ici, pas de place à l’improvisation, à la retouche « pour faire joli ».
Chacun, à l’aide de la projection d’une image en 3D, s’astreint à reproduire le geste de notre ancêtre, monsieur Cro-Magnon, premier artiste français, exerçant son talent il y a 19.000 ans dans ce qui sera qualifié de « Chapelle Sixtine de la préhistoire. » S’il avait su…
Tous nos faussaires (mot utilisé ici avec respect) sont rassemblés à un kilomètre du futur centre, à l’Atelier des fac-similés du Périgord, consistant en de solides hangars où l’entrée est gardée.
Périodiquement, le préhistorien Jean-Michel Geneste, le conservateur de la grotte et directeur du Centre national de préhistoire passe, scrute, remarque et délivre son verdict. Le responsable de l’atelier, le sculpteur Francis Ringenbach écoute, prend note, rectifie et fait part des remarques à son équipe de plasticiens, venus du monde entier.
Chacun attend la mise en place des 27 panneaux qui constitueront la réplique définitive de la grotte. Au moins eux ont la chance de pouvoir contempler l’œuvre qu’ils reproduisent.
À nous pauvres spectateurs, il nous faudra attendre encore quelques mois pour partager leur enthousiasme et leur réussite.