Il faut être un peu gonflé pour appeler l’initiative le « Louvre de la vigne ». Parce que de Louvre, il n’y en a qu’un au monde, et il touche de très loin la dive bouteille. On imagine bien sûr le souci des promoteurs qui créent l’appellation en 1949 : rassembler la plus grande collection viticole au monde, tant pour préserver le passé que pour préparer demain.
Effectivement une sorte de musée unique au monde. D’où le Louvre, dont la nouvelle implantation vient d’être choisie : ce sera Gruissan, dans l’Aude, au pied des falaises du massif de La Clape.
Ce qu’il faut savoir…
Il s’agit sans conteste d’une véritable et exceptionnelle banque génétique, que celle qui sera réunie sur 16 hectares de terrains, avec 7.500 « accessions », c’est-à-dire les cépages, les vignes sauvages ou les créations, en provenance de 54 pays.
Vont y être regroupés des plants ancestraux que plus personne ne connaît, comme le vardabel, le chatus, les mavrud, des noms chantants qui font gagner à coup sûr à Question pour un Champion. Et dont on a naturellement perdu le goût.
En fait, la collection existait, riche de 4.500 variétés de vignes différentes, implantée sur Vassal, du côté de Marseillan-Plage, dans l’Hérault, un domaine de 27 hectares appartenant au Conservatoire du littoral, mais situé à seulement un mètre au-dessus du niveau de la mer, entre étang de Thau et Méditerranée, ce qui devenait risqué étant donné le réchauffement climatique et la montée envisageable des eaux. Tandis que Gruissan, appartenant à l’Inra, est situé trente mètres plus haut. D’où le déménagement.
Le début des plantations est prévu pour avril 2018, après livraison de l’étude d’impact environnemental et le défrichage du terrain.
Avant que l’ensemble de la « collection » (car ici, on parle comme un conservateur du Louvre) soit planté d’ici à 2023. Sept ans, on aura le temps d’en reparler, sans modération.