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Edito

Le 10 Mar. 2015

Trop, beaucoup trop ?

« J’ai peur pour mon pays, j’ai peur qu’il se fracasse contre le Front National ». Cette nouvelle formule choc utilisée par le premier ministre, dimanche, a soulevé un beau tollé à droite comme à gauche, chez les écologistes comme chez les centristes. Une phrase qui revient comme un boomerang à la face de Manuel Valls. Pas simplement dans le microcosme politique. Dans la rue, dans les cafés, au fil des conversations, on comprend que le premier ministre a fait une belle boulette.

Une erreur d’autant plus lourde qu’elle n’agit pas comme une simple bourde, mais comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Car, depuis les dramatiques attentats de Paris, le couple exécutif multiplie quasi quotidiennement les déclarations, pointant des menaces de toutes natures et les risques qui pèseraient sur nos têtes et celles de tous nos amis terriens. Et c’est visiblement trop pour des Français quelque peu exaspérés.

Les réactions qui reviennent le plus souvent sont pour regretter que François Hollande et Manuel Valls surfent « sur la peur et l’angoisse », depuis les assassinats du mois de janvier. On entend aussi un véritable agacement : « ils s’érigent en donneurs de leçons de morale », « ils disent aux Français ce qu’ils doivent penser », « ils feraient mieux de s’occuper de la France » et de « réduire le chômage »…

Bref, le malaise est bien réel comme le constatent les sondages. Tous les instituts mesurent une nouvelle chute de la cote de confiance du président de la République comme du premier ministre. L’effet « Charlie » est terminé et les langues se délient après une période où (paradoxalement) il n’était pas de bon ton de s’exprimer trop librement.

Les questions à se poser sont simples n’ont ils pas surjoué le drame ? N’en ont-ils pas trop fait ? N’en font-ils pas beaucoup trop ?

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12 commentaires au sujet de cet article

  1. C’est idiot de traiter ainsi le FN ou d’autres partis avec lesquels on n’est pas d’accord. C’est la meilleure façon d’exaspérer les gens et de les pousser à voter extrême. Du calme, avant out svp

  2. En parlant comme cela, on fait l’impasse sur les vrais problèmes de la France que nos gouvernements ne veulent pas aborder (cf. la reculade sur la suppression des départements pour simplifier le millefeuille administratif). Les politiques pensent encore que leur rôle est de dire aux Français comment ils doivent voter. Jouer sur la peur est le meilleur moyen de faire venir le pire. C’est un calcul de petite politique politicienne, et surtout à très courte vue.

  3. Ces propos ahurissants montrent une fois de plus que nos élites considèrent une fois de plus qu’ils n’ont aucune responsabilité sur ce mouvement droitier extrême. Pas l’ombre chez eux d’une quelconque remise en question de leur politique. C’est nous qui sommes sensés n’avoir rien compris. Ce sera notre responsabilité si nous mettons la barre à droite. Que faire dans cette situation déplorable? La tendance actuelle autour de nous est celle-ci : “s’il faut passer par le FN pour que la classe politique conventionnelle comprenne que c’est son rejet qui se manifeste, alors allons-y et le plus tôt possible. Avant que le risque de “casse” ne soit plus grand encore!”

  4. Quelle triste argumentation gouvernementale: c’est pas ma faute, c’est les autres. A qui F.Hollande va t’il déclarer la guerre pour faire oublier la misère de notre courbe du chômage?

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