Les Baronnies : une région où le temps semble s’être arrêté, où ses quelque 2.000 habitants jouissent d’une tranquillité absolue, entre forêts de chênes, ruisseaux et cascades. Encore qu’à ce tableau idyllique, il convient d’ajouter désormais une grotte, découverte par hasard et par deux enfants en mai de l’année dernière, lors d’une balade en forêt.
Plutôt que de garder le secret pour lui, le père envoie un mail aux Aquaterrestres du Lavedan, le club spéléo local, leur demandant ce qu’il convient de faire.
Le début d’une belle histoire…
Aussitôt, les spéléos menés par Michel Bof y accourent, déblaient l’entrée et s’y engouffrent, découvrant une superbe galerie : manifestement, elle doit encore réserver bien des surprises. Il convient donc de mettre en place de plus gros moyens d’investigation.
C’est chose faite dès septembre : la grotte, qui s’appelle désormais Titouanouk, la contraction du prénom des deux enfants découvreurs, se présente sous la forme d’un long tracé d’environ 400 mètres de long, ponctué d’étroitures et de salles qui reçoivent chacune une appellation.
Là, c’est la salle Max et compagnie, ou de la Méduse. Là, la galerie du Lérot, ici celle de la Poule aux œufs d’or, du Baron ou de Léna l’exploratrice. Sans oublier le puits de l’Ile aux enfants. Des paysages exceptionnels, avec des coulées stalagmitiques, des visions irréelles d’arc en ciel entrevues à la lumière des lampes. Le reste est à découvrir.
Où se trouve l’entrée de la Titouanouk ?
C’est toujours un secret, seul l’accès au puits est signalé par un simple piquet et un cordeau, car il s’agit de ne surtout pas la détériorer, bien qu’elle ait toutes les chances de devenir un classique dans les prochaines années, à conditions que les amateurs de sensations fortes s’abstiennent d’y faire des verticales avec leurs conjoints et leurs enfants, et que les pro n’envisagent pas d’y amener leurs clients, en creusant des tranchées pour y faire passer les néophytes sapajous.
Sans doute l’exploration de la Titouaouk, étant donné son parcours difficile, sera-t-elle réservée aux spéléologues chevronnés, et sélectionnés.
Toutefois, de façon plus apaisée, si l’envie vous prend d’explorer les grottes de la région, ne manquez pas celle de Betharram, près de Lourdes, réputée pour être parmi les plus belles au monde, celles de Gargas, près de Saint-Bertrand de Comminges, avec ses peintures remontant à 20.000 ans ; celle de Médous, tout près de Bagnères-de-Bigorre où on prend le bateau. Ou encore la grotte de Labastide, proche de la ferme du même nom, avec une exposition de la vie quotidienne des hommes de la préhistoire.