Lancé pour la première fois en 2019, ce concours organisé par Jacques Villeneuve (champion du monde de Formule 1 1997) et Patrick Lemarié (pilote d’essai de Formule 1 de 1998 à 2001) permet aux jeunes talents de se voir offrir une saison de Formule 4.
C’est depuis tout petit que Thibault Cazaubon est immergé dans le monde du sport automobile. « Mon père était pilote. Il faisait des courses de côte, donc forcément j’ai été imprégné de cet univers très tôt », commence celui dont la passion du jeu vidéo est arrivée plus tardivement.
« Je me suis mis à rouler virtuellement assez tard. En fait, je regardais des vidéos, et j’ai découvert un jeu qui m’intriguait. J’ai décidé de l’acheter, et j’ai adoré ! ». Pendant un an, c’est à la manette et sur Playstation que Thibault s’adonne à sa passion.
« A force d’y jouer, j’avais envie de passer à l’étape supérieure ». Ainsi, il migre sur ordinateur, et investit dans son premier simulateur, et dans un jeu encore plus poussé, qui s’apparente même plutôt à une véritable simulation.
Entre-temps, il découvre également les joies du réel, en karting. « Je faisais des compétitions, mais j’étais loin d’avoir le budget nécessaire pour rouler autant que les autres… J’y allais dans un esprit de compétition, mais aussi pour me faire plaisir, parce que je savais qu’avec les moyens des autres, je n’avais que très peu de chances.».
C’est donc derrière un écran, où les moyens sont bien moins importants, que son talent explose. « J’ai rapidement rejoint une première équipe, où j’ai rencontré Stéphane Koch, qui est encore aujourd’hui mon manager. On s’est parfaitement entendu, et il a souhaité m’intégrer dans beaucoup de ses projets ».
Aujourd’hui, Thibault Cazaubon est sous contrat avec la R8G, l’équipe fondée par Romain Grosjean en personne, ancien pilote de Formule 1 avec 179 départs à son actif. « Aujourd’hui, on peut en vivre. J’ai tous les moins un petit salaire qui rentre, mais je reste concentré sur mes études. J’ai obtenu mon BTS, et je vais continuer vers un Master, dans le monde du commerce ».
L’aventure Feed Racing…
Une chose aurait peut-être pu lui offrir la vie sportive dont il rêve : le Volant Feed Racing. Ouvert à tous, à partir de 10.000 euros, ce concours permet aux jeunes pilotes de se voir offrir, en cas de victoire, une saison complète de Formule 4, dont le budget dépasse les 200.000 euros.
« J’ai eu beaucoup de chance, car je n’ai pas eu à débourser le moindre centime. Je ne sais pas exactement comment ça s’est fait en coulisses, mais c’est mon équipe d’Esport qui a avancé les fonds ».
Alors qu’ils étaient 72 au départ, Thibault Cazaubon était, le mercredi 30 juin, parmi les six derniers pilotes finalistes. « Tout au long du concours j’étais parmi les plus rapides. Mais pour la finale, il pleuvait, et je découvrais la piste dans ces conditions. Tous les autres sont d’excellents pilotes de karting, et connaissent la pluie… », déplore-t-il.
Il est éliminé dès la première phase de la finale, par Robert de Haan, un Néerlandais de 15 ans qui ira remporter le concours. « J’étais un peu déçu, mais arriver en finale alors que je débarque du virtuel c’est déjà fou ! ».
« J‘ai énormément progressé, grâce aux conseils de nos coachs, qui sont très présents, à l’écoute, et de bons conseils. Je pense que mon expérience en virtuel m’a été d’une grande aide, parce que j’avais déjà toutes les bases de la conduite sur circuit, j’ai juste eu à m’acclimater à la voiture ».
Alors que le vainqueur sera dans le championnat italien l’an prochain, et que d’autres finalistes se sont vus approchés par des équipes réelles, Thibault Cazaubon n’a encore rien reçu. « Pour la monoplace, j’ai 19 ans, c’est déjà trop tard. Par contre, pour le tourisme, le GT, c’est tout à fait possible ! Je sais que je n’aurais pas beaucoup d’opportunité, mais si elle se présente, il faudra que je la saisisse ! », conclut-il.
En attendant de potentielles offres pour retourner sur une vraie piste, c’est sur le virtuel qu’il se tourne, avec comme objectif de toujours progresser, et de rester parmi les meilleurs de sa discipline.