« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ». Cette maxime colle parfaitement à la Coopérative d’activité et d’emploi (CAE) Interstices Sud Aquitaine, installée à Tarnos. Elle regroupe des entrepreneurs ou porteurs de projets isolés pour les accompagner et les soutenir dans le développement de leur société.
Créée en 2002 à l’initiative des acteurs locaux de l’insertion sociale et professionnelle (le CBE du Seignanx, en coopération avec le Foyer des Jeunes travailleur(e)s, la Mission Locale, Tec Ge Coop) et en partenariat avec les entreprises, la Communauté de Communes du Seignanx, Interstices Sud Aquitaine permet aux entrepreneurs de développer un projet personnel (individuel ou collectif) au sein d’une entreprise partagée, en créant une nouvelle façon d’entreprendre : ensemble !
Les acteurs de cette entreprise coopérative partagent un statut et une identité juridique, en mutualisant des ressources humaines, la gestion comptable de son activité, des moyens administratifs, ou encore des bureaux… « Aujourd’hui, nous sommes présents sur trois sites dans le Sud des Landes et au Pays basque : Tarnos, au sein du pôle technologique Jean Bertin, Ascain (au sein des locaux de Lanazia) et Bayonne (dans les locaux du GIP-DSU) », souligne Sandrine Lacorne, la directrice d’Interstices Sud Aquitaine.
Accompagner la création et le développement de son entreprise…
« Grâce à Interstices Sud Aquitaine, entreprendre collectivement quand on est un entrepreneur indépendant est possible », explique Sandrine Lacorne. En effet, l’entreprise coopérative tarnosienne souhaite aider les chefs d’entreprise dans la création et le développement de leur société.
Les porteurs de projet peuvent ainsi bénéficier d’un accompagnement de six mois à trois ans afin de tester leurs idées au sein d’une pépinière à Tarnos. À ce jour, plus de 200 personnes ont pu bénéficier de ce service. « Nous voulons prouver qu’entreprendre individuellement ne signifie pas que l’on doive tout faire seul. Chez nous, les chefs d’entreprises peuvent s’appuyer sur un collectif d’entrepreneurs et d’acteurs locaux », assure la directrice d’Interstices Sud Aquitaine.
Échanger et s’entraider…
« Même si nous sommes fortement imprégnés de l’Économie sociale et solidaire (ESS) nous accueillons des entreprises issues de domaines très divers », note Sandrine Lacorne. La multiplication des activités des résidents en est d’autant plus enrichissante puisque l’échange et l’entraide sont des valeurs très importantes pour Interstices.
La coopérative organise donc régulièrement des événements destinés à ses entreprises résidentes, tels que des déjeuners de travail ou bien des ateliers collaboratifs afin de permettre aux entrepreneurs de partager leur expérience. Chaque année, 120 entreprises collaborent au sein d’Interstices Sud Aquitaine.
Depuis deux ans, la coopérative Interstices planifie « Le couteau suisse de l’entrepreneur » : un forum où les entreprises résidentes d’Interstices animent des ateliers sur des thématiques répondant aux problématiques des entrepreneurs. « Diriger une entreprise n’est pas quelque chose d’inné. On l’apprend sur le terrain et les situations difficiles ne manquent pas. Qui de plus qualifié qu’un chef d’entreprise pour répondre aux questions d’un autre chef d’entreprise ? », insiste Sandrine Lacorne.
La deuxième édition de ce forum a eu lieu ces 23 et 24 novembre, mais comme l’entreprise collaborative aime bien le circuit court et le réemploi, elle a décidé de créer une chaîne YouTube pour diffuser plus largement son édition 100% digitale. « Nous voulons être plus visibles et lisibles, tant auprès des entrepreneurs que du grand public », affirme-t-elle.
Développer l’envie d’entreprendre localement…
Forte d’une expérience de près de 20 ans dans la création d’activités, la structure s’inscrit aujourd’hui dans un champ de réflexion et d’actions plus large. Interstices Sud Aquitaine prend part à des projets territoriaux, comme la création du restaurant alternatif le Metroloco à Tarnos. C’est un outil dédié à la valorisation des compétences des jeunes entrepreneurs.
Le concept du Metroloco est de confier aux jeunes entrepreneurs âgés de 17 à 26 ans les clés d’un restaurant pour qu’ils puissent découvrir la gestion d’une entreprise, développer leurs compétences mais également se tester personnellement et imaginer leur avenir. De plus, grâce à l’incubateur le Tube à Essai, la coopérative participe à l’accompagnement de porteurs de projets de l’ESS.
Toujours dans le but de facilité l’entrepreneuriat, Interstices Sud Aquitaine a participé à la création de nouvelles CAE sur le territoire aquitain : la CAE Habitat Eco-Action, spécialisée dans les métiers du BTP et basée à Tarnos, et la CAE Pau-Pyrénées basée à Pau. Elle a aussi contribué au développement de nouveaux outils d’aide à la création d’activité et elle s’est aussi créé un réseau de CAE Sud Aquitaine. Un collectif partageant des valeurs communes, de bonnes pratiques et mutualisant des coûts et outils.
Avec la crise sanitaire, s’appuyer sur un collectif a été d’un grand secours pour les entrepreneurs d’Interstices Sud Aquitaine. La coopérative a mis en place un accompagnement personnalisé en visioconférence ainsi que des groupes de travail pour identifier et répondre aux besoins des chefs d’entreprise.
« Les chefs d’entreprise accompagnés par nos services ont pu voir ce qui fait la force de notre collectif : l’entraide et la solidarité », indique Sandrine Lacorne.
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