Si vous faites partie de ceux, veinards, qui ont assisté à la Nuit des Musées au Château de Pau, vous n’avez pas pu ignorer quelques modifications. Du moins dans la cour d’honneur. Adieu feu le gravier qui recouvrait son sol, bonjour au magnifique pavage de pierres d’un joli camaïeu de gris.
Un travail mené de front et avec passion par l’architecte en chef de la restauration, Stéphane Thouin sous contrôle de la Drac (Direction Régionale des Affaires Culturelles), où l’on a tenté de retrouver l’allure d’antan.
Ce qu’il faut savoir…
On entend d’ici les râleurs s’exclamer : “ben avec ce que ça a coûté et le temps que ça a pris ! Tout ça pour de vulgaires pavés !” Taratata, s’exclame Scarlett (O’Hara, Autant en emporte le vent, on a de la référence culturelle, ici, entre Henri IV et Tara, le grand écart, ça nous connaît).
Taratata, donc, car si cette dernière tranche de travaux a en effet coûté bonbon (800.000 euros) et a duré deux ans, c’est surtout parce qu’il se s’agissait pas justement d’un banal sol de pavés, mais surtout de prévoir et aménager un accès pour les personnes à mobilité réduite.
Ou encore d’amener la fibre optique, un autre assainissement, du chauffage. Bref, sous les pavés, une nouvelle page (de la vie du Château de Pau). Et d’ici l’été, c’est côté jardin que l’on finira de paver le passage.
Voici vingt ans que le Château fait peau neuve, et les résultats sont plus que sensibles. Donc au râleur de tout à l’heure, demandons lui effort de mémoire. Se souvient-il que le donjon est entièrement rénové ? Que les murs des façades ont oublié ce vilain noir, et les mauvaises herbes qui servaient d’inesthétique décor à l’ensemble ?
Nous y voilà. On n’a rien sans rien. Et un vestige aussi précieux que le magnifique Château de Pau mérite son lot d’investissements. De temps et d’argent. C’est parfois le prix de l’histoire et des grands monuments. Mais quel beau résultat. Bravo.