La crise sanitaire liée au coronavirus aggrave l’urgence alimentaire aujourd’hui, et pourrait amplifier l’urgence sociale demain.
Comme dans toutes les associations solidaires, le Secours Populaire est confronté régulièrement à la détresse humaine, mais ses bénévoles font rarement la une des journaux.
Dès le début de l’épidémie de Covid-19, les personnes considérées comme les plus à risques (plus de soixante-dix ans, ou de santé fragile) ont respecté les conseils des responsables d’antenne, leur demandant de rester chez eux. Surtout en l’absence de matériel de protection.
Si les lieux d’écoute et les boutiques de mobilier ou vêtements sont désormais fermés, il faut continuer malgré tout à assurer les distributions de colis alimentaires. En France, neuf millions de personnes sont en difficulté, et « Même avec le confinement, il faut nourrir les enfants trois fois par jour. Avec la fermeture des écoles, il n’y a plus de cantine, et donc pour des millions d’enfants, il n’y a plus un repas équilibré par jour » a déclaré Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours Populaire.
« Le problème aujourd’hui, c’est que n’avons plus de ramasses (récupération d’invendus) auprès des supermarchés, car ils ont été pillés dès le 19 mars, explique Jean-Claude Gayrin, secrétaire général de l’association gersoise. Donc, actuellement, nous n’avons plus de denrées fraîches. Grâce à la dotation FEAD (Fonds Européen d’Aide aux plus Démunis), nous disposons – pour l’instant – de produits secs. Mais jusqu’à quand ? Nous sommes en train de vider le grenier… ».
Pour pallier ce manque en produits de saison, un appel aux dons a été lancé sur le département auprès des maraîchers et particuliers : pommes de terre, tomates, pommes, tous les fruits et légumes sont les bienvenus pour s’ajouter aux colis de première nécessité composés de pâtes, lait, riz, huile…
L’organisation a également dû être modifiée, notamment au niveau des distributions. De 13h30 à 16h30, le Secours Populaire du Gers s’installe en extérieur à l’Isle-Jourdain (centre social le mardi, en alternance avec la Croix Rouge), Auch (mercredi) et Condom (jeudi), afin que les personnes puissent s’approvisionner. Les paniers d’urgence sont livrés une fois par semaine sur Lectoure.
Mais pour Jean-Claude Gayrin, une autre crainte se dessine déjà : « La crise sociale, qui était là bien avant cette crise sanitaire, va sans doute s’amplifier, et nous serons alors encore plus sollicités. Nous ne savons pas non plus ce que vont devenir les demandeurs d’asile en attente de régularisation. Quant aux sans-papiers, ils ont disparu de la circulation depuis le confinement par peur des contrôles. Difficile de savoir comment ils vivent aujourd’hui. L’autre menace concerne le montant du FEAD qui doit être divisé par deux en 2021. Ce qui, pour le Gers, qui compte cinq cents familles démunies, représente 100 tonnes de denrées alimentaires… ».
Si vous souhaitez aider le Secours Populaire gersois, notamment par des dons de fruits et légumes, merci de contacter Jean-Claude Gayrin au 06 33 72 11 63.
Pour tous les autres départements, il suffit d’appeler l’antenne la plus proche de chez vous qui vous renseignera.
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