On sentait bien que ce duel basque fratricide nous réserverait des surprises : le scénario fut diabolique et insoutenable pour les deux camps. Le BOPB est dans l’euphorie et va de voir se préparer au galop pour la saison prochaine, tandis que l’Aviron Bayonnais va devoir se resaisir après ce coup de massue, sans remettre en cause son projet à long terme. Le championnat va maintenant vivre un final que l’on espère de très haut niveau.
Biarritz-Bayonne (6-6) : la botte d’Armitage
Le combat fut terrible et intense avec un temps de jeu digne des matches internationaux. Aucun essai n’a pu être marqué, mais on ne s’est jamais ennuyé, tellement les deux équipes se sont données à fond, finissant épuisées, essorées après deux prolongations de 10 minutes.
100 minutes de suspens total, de tension, pendant lesquelles les Biarrots et les Bayonnais n’ont pu se départager. A couper le souffle et dans une ambiance de folie.
Ce sont donc les tirs aux buts qui ont donné les clés du Top 14 au BOPB. Et c’est le super capitaine, Steffon Armitage qui a offert le coup de pied de la gagne, après que l’inconsolable Aymeric Luc ait raté les poteaux : 6 à 5 pour Biarritz, explosion de joie en Rouge & Blanc, effondrement total en Ciel & Blanc.
En quelques secondes, l’avenir des deux voisins, meilleurs ennemis d’une même agglomération, a basculé.
Dans ce match, les rebondissements ont été multiples. Chaque fois qu’une équipe semblait en mesure de marquer un essai, l’autre réussissait à s’en sortir de justesse, comme par miracle, comme pour garantir un scénario improbable qui restera dans les annales du rugby français.
C’est Bayonne qui a eu le plus d’occasions franches, notamment avec un pilonnage de la ligne biarrote, avorté par le gratteur diabolique, Steffon Armitage. Of course.
Biarritz, une fois de plus n’a rien lâché face à un adversaire plus lourdement armé. Montrant la qualité de ce groupe parfaitement piloté par le duo composé de Nicolas Nadau et Shaun Sowerby.
Reste à savoir, maintenant, comment le Biarritz Olympique va préparer la saison prochaine pour être en mesure de rivaliser avec les grosses écuries et d’assurer son maintien dans l’élite. Il va falloir faire vite. Mais les dirigeants ont déjà montré leurs capacités d’adaptation.
On attend aussi de voir comment évolueront les relations avec la Ville, mais aussi avec l’Agglo, le Département et la Région : en toute logique le BO devrait bénéficier, à son tour, d’un soutien important des collectivités territoriales, comme cela a été fait pour les autres clubs évoluant en Top 14.
Il le mérite largement.
C’est l’honneur des dirigeants et de tout ce groupe d’avoir réussi à redonner du rêve aux Biarrots et aux supporters de ce club mythique, après des périodes très difficiles et face à des critiques souvent infondées.
Le quintuple champion de France (1935, 1939, 2002, 2005, 2006) est de retour dans l’élite avec beaucoup d’appétit. C’est une excellente nouvelle.
On rappelle que le BO a été sauvé in-extremis d’une descente en divisions amateurs, en 2018, pour des raisons financières. C’est Louis-Vincent Gave (Gavekal) qui a injecté des sommes considérables pour renflouer le club, puis pour lui donner les moyens de retrouver de l’ambition. Depuis, Jean-Baptiste Aldigé, président du BO, a réussi à reconstruire en un temps record une équipe de haut niveau, contre vents et marées. Jusqu’à cette consécration qui ouvre une nouvelle étape.
De son côté, l’Aviron Bayonnais va devoir adapter son projet pour tenir compte de ce coup de frein. Passé le mal au crâne provoqué par cette relégation, il va devoir se mettre en ordre de bataille pour retrouver le Top 14 le plus vite possible, malgré une farouche concurrence.
La première question est de savoir si Yannick Bru va accepter de poursuivre l’aventure en Ciel & Blanc. Il prend le temps de réfléchir après cette énorme déception.
Les jours qui viennent vont être décisifs pour les deux clubs basques. A suivre…
Demi-finales du Top 14 – La Rochelle-Racing et Toulouse-Bordeaux
Vendredi soir, le Racing n’a pas tremblé face au Stade Français (38-21). Les Franciliens ont infligé un spectaculaire 35-0, avant de se relâcher. Ils ont montré les biceps et confirmé qu’ils étaient des candidats très sérieux pour le bouclier de Brennus. Le choc contre les Rochelais s’annonce spectaculaire : difficile de donner un favori.
Samedi, dans l’autre barrage, Bordeaux a réussi à s’imposer contre Clermont (25-16). Cette qualification en demi-finale est un pas supplémentaire pour réaliser l’ambition de s’installer parmi les ténors du rugby français. Les Bordelais vont retrouver les Toulousains qui les ont battus, il y a quelques semaines, en demie de la Champions Cup : ils ont bien l’intention de créer une énorme surprise. Sur un match, tout est possible.
Demi-finales à Lille
- Vendredi 18 juin à 20h45 : La Rochelle-Racing
- Samedi 19 juin à 20h45 : Toulouse-Bordeaux
Finale au Stade de Francve
- Vendredi 25 juin à 20h45