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Le Tour, le Béarn et ses Ambassadeurs

Le 10 Juil. 2016

Rencontre avec la Maison Courrèges, fondée par le célèbre couturier palois, et relancée par Jacques Bungert et Frédéric Torloting

Alors que la Grande Boucle fait sa première pause après les 3 étapes pyrénéennes, coup de projecteur sur la Maison Courrèges qui fait rayonner le Béarn dans le monde entier depuis près d’un demi siècle.

La Caravane du Tour, avec en son sein l’équipe du Béarn et « son » Henri IV, poursuit son périple avec cette compétition reine. Une occasion pour PresseLib’, en collaboration avec le Comité du tourisme 64 et le Conseil départemental, de vous faire découvrir quelques grands  « Ambassadeurs » du Béarn.

Ce qu’il faut savoir…


 

Zoom arrière

PL COURREGES 2L’aventure d’André Courrèges (récemment disparu) est connue de tous les Palois : naissance dans la ville en mars 1923, des études d’ingénieur à l’École des Ponts & Chaussées et après la guerre qu’il effectue comme pilote, son entrée dans la mode grâce au modiste Jean Barthet, originaire de Nay, dans les ateliers de Balenciaga, où il rencontre sa future femme, Coqueline Barrière.


COURREGES MODELESEn 1961, époque bénie des yéyés, il ouvre sa propre maison de couture et tourne le dos à la haute couture au profit du prêt-à-porter. On parle d’un « style Courrèges » mêlant des matières jusqu’alors inusitées, comme le nylon ou le vinyle. Son ambition : libérer la femme. À cette intention, il sabre, coupe, efface, supprime, annihile.

Finis les soutiens-gorge, guêpières et autres entraves à la féminité. Place aux combi-shorts, aux tailleurs à larges poches, aux pantacourts et aux bottes plates. La presse ne manque pas de dithyrambes et affirme qu’il a « retiré dix ans aux femmes. »


COURREGES MODEFuturiste ? Assurément d’ailleurs c’est ainsi qu’il dépeint son concept, « Couture Future ». Il pose sa griffe sur tout ce qu’il touche : scooters, planches à voile, parfum (« Empreinte ») et ses fameuses lunettes à fente horizontale, qui ne devaient pas être très pratiques, mais qui donnaient un look indéniable.

Ce sont, comme dit l’autre, les « années bonheur ». À Pau, où il étudia au lycée Saint-Cricq et joua à la Section Paloise, et où il grandit auprès d’un père qui exerçait à Billère les fonctions de majordome auprès d’une famille huppée, il ouvre un atelier de confection rue Alfred Nobel (route de Morlaàs), qui compte très vite 300 petites mains. Nous en avons tous connue une dans nos vies, fière d’y travailler.


courreges1Mais dans les années 90, déjà affaibli, il tire sa révérence et quitte la rue François Ier pour se consacrer à d’autres arts, la peinture, la sculpture et se lance même dans l’aventure des véhicules non polluants ; c’est l’ingénieur qui refait surface.


 

Une nouvelle vie pour cette marque mythique

COURREGES 7En 2011, André Courrèges prend la décision avec Coqueline de vendre son entreprise à deux jeunes publicitaires, pour poursuivre son œuvre, Jacques Bungert et Frédéric Torloting (26 ans chacun), écartant les offres des mastodontes LVMH ou PPR.

Une décision osée, mais une option payante, puisque aujourd’hui Courrèges a retrouvé un nouvel élan et conquiert, pas à pas, des parts de marché.

En 2013, Arnaud Montebourg est venu inaugurer la rénovation du site palois qui emploie aujourd’hui vingt-cinq personnes.


COURREGES 5Autre bonne nouvelle, l’entreprise bénéficie désormais du dispositif « Usine du futur »  un organisme permettant de définir une offre France la plus distinctive possible.

La marque retrouve l’élan de ses plus belles années, lorsque le slogan publicitaire affirmait : « Toute femme plongée dans Courrèges subit une importante poussée d’optimisme ! »


 

Questions à Sophie Haristouy, responsable du site de Pau

PL COURREGESVos racines béarnaises ?
Sophie Haristouy – Béarnaise d’origine et de cœur, je n’ai pas grandi en Béarn, mais c’est la terre de mes vacances, d’hiver, d’été, de Noël : le ski, les sapins illuminés, les randonnées en montagne, les repas de famille interminables ; j’ai toujours gardé en moi un regard d’enfant sur cette région, une sensation chaleureuse apaisée et fraternelle.

Votre coup de cœur pour une activité forte ?
S. H. – La montagne en toute saison, sous toutes ses coutures.


PAPILLES INSOLITESVotre site préféré ?
S. H. – Le stade nautique. A la fois parce que c’est un lieu un peu historique : tous les Palois y ont trainé leur guêtres dans leur adolescence. Depuis sa rénovation, ce bassin de 50 m à ciel ouvert est accessible hiver comme été, au cœur d’une architecture sobre et élégante qui souligne la vue sur la chaîne des Pyrénées. C’est un endroit rêvé pour ceux qui aiment nager.

Votre adresse gourmande préférée ?
S. H. – J’en ai plusieurs. L’amateur de thés : ils ont fait venir une chef japonaise incroyable, un vrai dépaysement tout en délicatesse J’aime beaucoup aussi les restaurants Le Lavoir, dans le quartier du Hédas à Pau, et Les papilles insolites, rue Taylor.


PL COURREGES 6Un Béarnais à connaître ?
S. H. – Evidemment, André Courrèges. Sans hésitation ! La marque qu’il a créée avec son épouse Coqueline fait rayonner le Béarn dans le monde entier, grâce à l’usine qu’il a conçu en 1968 et qui continue aujourd’hui encore à faire vivre sa « Couture Future » et son style si fort. Au-delà du visionnaire, il était, je crois, très attaché à ses origines et à son Béarn. Son engagement dans le monde de la mode et de la haute-couture se nourrissait d’ailleurs probablement de ces valeurs fortes qui résonnent, selon moi avec ce territoire : l’honneur, l’humilité, la détermination, l’audace et… le travail.


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