La 9e Semaine des entrepreneurs landais rassemble de nombreux acteurs du territoire avec un thème qui ne peut laisser indifférent : « Gardez un temps d’avance ! ». Depuis lundi, de fortes personnalités apportent leur vision des nouvelles tendances qui se dessinent dans les différents métiers. Au-delà des conférences-débats et des ateliers, cette semaine est une excellente occasion de rencontrer d’autres responsables d’entreprise pour échanger sur ces évolutions indispensables à anticiper.
La quatrième étape de cette semaine intense est placée sous le signe du numérique. Chacun est concerné par les nouvelles technologies qui pèsent fortement sur la stratégie des entreprises, l’innovation, la politique économique et industrielle… Jan Krewer sera la grand témoin de cette rencontre, à partir de 10h à la CCI de Mont-de-Marsan.
Questions à Jan Krewer
Rapporteur du Conseil national du numérique
Les PME françaises sont-elles vraiment en retard sur le numérique ?
Jan Krewer – Il y a un retard en effet lorsqu’on observe certains indicateurs clés, tels que la présence ou la vente en ligne. Ils montrent que les PME françaises sont largement à la traine par rapport à la moyenne européenne. Mais ce n’est en aucun cas une fatalité. Selon le Conseil national du numérique, c’est en grande partie lié au fait qu’un nombre important de dirigeants ne se sent pas encore concerné par le numérique. D’autres pays connaissent des difficultés similaires à la France, notamment l’Allemagne, où une étude récente a révélé que près de la moitié des entreprises du « Mittelstand » ne considéraient pas les enjeux du numérique comme une priorité.
Par où peuvent-elles commencer pour lancer leur transition ?
J. K. – Cela dépend bien sûr de leurs activités et de leur expérience avec le numérique. Les membres du Conseil national du numérique ont décidé de se concentrer dans un premier temps sur la transformation de la stratégie de commercialisation par le numérique. S’il y a d’autres étapes plus complexes, telles que la transformation de l’organisation et des processus internes, ou encore l’innovation autour de l’offre pour s’orienter davantage vers le service, c’est sur cet aspect que l’entreprise peut selon nous expérimenter, se développer progressivement et observer des premières retombées positives rapidement. Ce qui est frappant c’est que si ces thématiques sont traitées depuis longtemps, les coûts d’une telle démarche ont drastiquement chuté au cours des cinq dernières années. Aujourd’hui, on peut vendre en Chine via une marketplace en quelques heures. Il existe de nombreux services à destination des TPE/PME pour augmenter sa notoriété, réduire les coûts logistiques, ou encore mutualiser certains aspects de la gestion des relations avec les clients.
Constate-t-on de vrais progrès en termes de croissance chez les PME qui ont franchi le pas ?
J. K. – C’est le constat établi par la grande majorité des études réalisées à ce sujet. Le cabinet Roland Berger estime par exemple que : « les entreprises les plus matures dans leur transformation numérique ont une croissance six fois plus élevée que les entreprises les plus en retard ». L’étude conclue en affirmant qu’ « en accélérant leur transformation numérique, les entreprises françaises auraient la capacité de doubler leur taux de croissance ». Ces prévisions ont été confirmées par l’enquête qualitative que nous avons menée, qui incluait de nombreux témoignages particulièrement encourageants ! Il faut néanmoins rappeler que le numérique et l’innovation, c’est aussi du désordre… S’engager dans une transformation plus large, ce n’est pas toujours avoir un retour sur investissement immédiat.
Programme de vendredi
Vendredi 23 septembre à Capbreton, à partir de 8h45
Réussir grâce à la stratégie du réseau : le modèle du monde chinois
Les concepts et les pratiques d’affaires du réseau, inspirés du modèle de la diaspora chinoise.
Grand témoin : Zhu MeiYi , conseillère auprès de dirigeants et spécialiste de la Chine
Rendez-vous à Capbreton, Baya Hôtel & Spa