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Sur la route des Mayas / Jour 14

Le 17 Août. 2015

Punta Allen : un pirate, une langouste et trop d’algues…

Il ne sert à rien de se lamenter pendant des jours, la catastrophe est générale, et s’en plaindre sans arrêt n’aidera pas. Tiens, d’ailleurs, j’ai décidé de te raconter une blague maya que j’adore. Elle ne se prête pas à l’écrit, mais tu vas faire marcher ton imagination musicale.

Alors : “Comment dit-on panthère rose en maya ?” Réponse “Tulum”. Et là sur l’air de la musique de la panthère rose, fredonne Tulum-Tulum-Tulum… Voilà, je sais, il y en a qui vont trouver ça consternant ! Avec raison !

Et…


la piste jusqu'a Punta AllenIl y a deux ans, j’avais vécu un pur moment de magie à l’intérieur de la réserve de la Biosphère de Sian Ka’an (à la sortie des ruines de Tulum, prendre “Boca Paila”, et entrer sur une piste de 7 kilomètres jusqu’à la réserve, mieux vaut pour profiter pleinement faire appel à une agence, ils organisent le tour sur la lagune et dans la mangrove – on y nage même -, ainsi que le transport sur la piste, et un repas simple mais bon tous ensemble, à faire sans réserve – hors jeux de mots !).

Mais à l’époque, je n’avais pas poussé jusqu’à l’extrême pointe, Punta Allen. Cette fois, c’est parti, osons, osons ! La piste est alors de 42 kilomètres, pas une mince affaire ! Coba le chien a détesté absolument tous ces nids de poule et autres trous d’eaux qui font regretter de ne pas avoir plus d’amortisseurs (genre 26 ou 104) sur une voiture.

 


panneau 3Surtout qu’en route, hop, un orage pour arranger le tout. En revanche, cela a donné une lumière absolument incroyable, et c’était d’une beauté spontanée à couper le souffle ! Des iguanes sans arrêt, des hérons, des raies dans l’eau de la lagune, des panneaux de signalisation qui me permettent d’assurer une collection hors-normes (j’échange le panneau du raton-laveur contre celui de la panthère noire, si tu as), et au bout un village de pêcheurs version carte postale. L’avantage des photos, c’est que tu n’auras pas l’odeur livrée avec (il vaut mieux, je t’assure).

 


Les hommes essaient d enlever les alguesEn revanche, pour une biosphère, la pollution y est juste innommable, côté mer, je veux bien jouer les décontractées, mais là difficile de ne pas remarquer l’incroyable saleté d’un endroit qui a tout pour être un paradis.

L’autre bémol, c’est l’exploitation touristique du lieu. Tu te fais doubler par de gros 4×4 bien polluants, gavés de Gringos et de Français ou d’Italiens, qui partent ensuite sur des lanchas (barques) motorisées voir les oiseaux ou les crocodiles. Y a un truc qui cloche avec le discours super écolo du coin…

 


paysage piste Punta AllenTant qu’à brailler aujourd’hui, je suis un peu stupéfiée par l’usage immodéré que les gens font des “selfies”, sur les sites archéologiques ou en pleine nature, ils “se” filment ou se photographient sans arrêt, sans plus profiter de l’instant, ne songeant qu’à l’immortaliser sur Facebook ou Instagram.

Je ne le dirai plus mais à toi, je peux le confier : je trouve ça un peu flippant. Allez, je vire “gruñonita” alors promis, j’arrête de râler (jusqu’à demain)…

 


 

LANGOUSTEEt puisqu’on est ici au pays de la langouste, on te la fait payer chèrement. 650 pesos (38 euros) une petite queue de langouste chacun quand t’es en couple. Ou 800 (48 euros) tout seul si t’en veux une costaude. Je connais une adresse secrète sur le Pacifique, ou tu manges tout seul la ration pour deux d’ici à 150 pesos chacun, et en plus on t’offre le dessert ! Mais bon, j’y suis, je joue le jeu.

C’est bon, mais pas mirobolant non plus, la langouste des Caraïbes étant toujours un peu insipide et caoutchouteuse à vrai dire). En revanche, le petit village a une magie bien à lui, avec ses cabañas posées sur la plage, ses cocotiers, son sable blanc.

 


Punta Allen 9On lui prête une légende tenace, celle de Barbe Noire, le pirate, qui aurait donné son nom à l’endroit car il avait sabordé le navire Allen, et aurait signé son forfait pour l’éternité en nommant cette pointe de bout du monde, Pointe Allen, soit Punta Allen. Personne ne confirme, personne n’infirme non plus.

Plus historiquement, la zone de Sian Ka’an serait celle où les premiers Itzas (ancêtres de ceux de Chichén) seraient arrivés du Petén au Guatemala vers le Yucatan, en l’an 189 après JC (toujours l’autre…)

 


Village de Punta Allen 3En revanche, sur la route, vouloir se baigner relève de la gageure, malgré les couleurs turquoise qui tentent de refaire une apparition aujourd’hui après l’orage. Trop d’algues, trop de “basuras”, déchets en tout genre. Et le chien refuse carrément d’aller jouer sur la plage.

Je tente toutefois de mettre un pied dans l’eau, surmontant ma répulsion à enjamber ces amas d’algues mouillées, mais une fois dans la mer, c’est juste écoeurant, toutes ces algues puantes qui viennent s’accrocher à tes chevilles. Quel dommage.

 


Punta Allen 11Je sais ce que tu vas dire en voyant les photos : “Eh oh, Laya, tu pousses pas le bouchon un peu loin ? C’est juste magnifique…” Oui, je te le concède, mais je t’assure que la carte postale a un verso très olfactif, et très sale. D’autant que les plus belles photos du jour sont “côté lagune”, donc pas affectée par le phénomène de sargasse. Côté mer, c’est une autre paire de moufles, pardon de manches…

Le paradis, ça devait être au temps des turquoises… Mais les Mayas prétendaient que le futur a déjà eu lieu. Attendons juste alors que le passé redevienne futur…

 

Laya Croves

 


 

Diaporama 1

 


 

Diaporama 2

 


 

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