Dès 2013, le climatologue américain Lee Hannah avait fait trembler la planète vin en publiant son rapport “Proceedings of the National Academy of Science”, annonçant la mort d’une partie du vignoble français.
Les viticulteurs, oenologues, sommeliers et amateurs avertis n’en étaient pas à leur première frayeur, déjà pas mal de temps que ça tonnait autour du réchauffement et ses conséquences.
Ce qu’il faut savoir…
Deuxième couche avec le rapport de Kees van Leeuwen et Philippe Darriet pour l’INRA et en partenariat avec l’ISVV (Institut des Sciences de la Vigne et du Vin) de Bordeaux et son université. Là, dans des termes clairs (cliquez ici), on apprend que la qualité du vin dépend bien entendu du climat, et qu’il y a un véritable effet des températures sur sa maturation.
A quoi reconnaît-on un changement climatique sur une région ? Trois points essentiels le définissent : un réchauffement, une sécheresse estivale accrue, une augmentation de fréquence des phénomènes extrêmes… Hum, oui, on voit bien de quoi ils parlent…
Du coup, si les vendanges tardives sont toujours là, on pratique bien davantage la vendange précoce. Et les vins y perdront beaucoup de leur identité de terroir, hélas.
Mais partout, on planche, on planche, pour imaginer le vin de demain… Notamment grâce au projet Laccave, sur lequel planchent Jean-Marc Touzard (directeur de recherche à l’Inra) et Nathalie Ollat, sa collègue bordelaise, ainsi qu’une palanquée d’autres chercheurs.
Dès 2013, ils ont répondu à l’Américain Lee Hannah et ses prévisions cataclysmiques françaises, et ont tempéré ses pessimismes alarmistes. Mais le projet Laccave, visant à étudier les impacts du changement climatique sur la vigne et le vin, cherche surtout des stratégies d’adaptation possibles sur toutes les régions viticoles françaises.
L’analyse s’effectue à plusieurs échelles, plante, parcelle, exploitation, vignoble régional, secteur. Il mobilise 21 unités de recherche de l’Inra (dont 8 sur Montpellier). Démarré en 2012, et jusqu’à fin 2015, on connaîtra ses résultats en avant-première, les 10, 11 et 12 avril 2016 à l’occasion d’un grand colloque international. In vino veritas ? In climat veritas, plutôt…