En début de semaine, le nombre de cas confirmés de covid-19 en Nouvelle-Aquitaine se montait à 4.263 depuis le début de l’épidémie, pour un total de 266 décès parmi les personnes hospitalisées, dont 10 dans les Landes et 20 dans les Pyrénées-Atlantiques. Un tiers des Ehpad auraient signalé des cas, et 85 personnes seraient décédées au sein des établissements pour personnes âgées depuis le 1er mars.

En Occitanie, l’ARS recensait un total de 5.932 tests positifs de coronavirus. Il y avait 876 hospitalisations en cours, dont 217 en réanimation. Au total, 322 décès avaient été enregistrés au sein des établissements de santé, dont 13 dans le Gers et 17 dans les Hautes-Pyrénées. Dans le grand Sud-Ouest, la Gironde et l’Hérault sont les départements les plus touchés.

Pour tragiques qu’ils soient, les chiffres montrent bien que nos régions ont été jusqu’ici beaucoup moins touchées que le Nord-Est et que l’Île-de-France.

Déconfinement : le casse-tête commence…

Ce mercredi, les présidents des régions Normandie et Sud (PACA), Hervé Morin et Renaud Muselier, ont déploré qu’en dépit des contrastes territoriaux, le pays tout entier soit astreint aux mêmes règles de déconfinement à partir du 11 mai. Dans un entretien au Parisien, le premier a réclamé un « déconfinement régionalisé », de même que « la réouverture d’un certain nombre de lieux où la pandémie a été faible ».

Renaud Muselier, lui, a plaidé dans le même sens au micro de Sud Radio, souhaitant que l’on puisse adapter localement une « doctrine nationale » sur les petits commerces et restaurants.

Plus près de nous, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, s’est quant à elle dite ce mardi « favorable à un déconfinement par zone plutôt que par région ». Dans les colonnes de La Dépêche, elle explique que « les situations de l’Occitanie et de la Nouvelle-Aquitaine sont très semblables : il faut pour ce grand territoire les mêmes règles de déconfinement car les situations sanitaires sont proches ».

Carole Delga a cependant insisté sur la nécessité d’une reprise très progressive, invitant « tous les salariés qui le peuvent » à poursuivre en télétravail jusqu’à mi-juin « pour éviter tout encombrement dans les transports en commun ». On ajoute que la région vient encore de remettre 1,3 million de masques FFP2 à l’ARS. Elle en avait commandé 10 millions pour ses 13 départements.

Évidemment, la prudence reste de mise dans nos régions, plutôt bien loties jusqu’ici. Car faute de cas et de guérisons, notre « immunité collective » sera plus faible que dans les zones les plus touchées. Une situation qu’on craint aussi ailleurs dans l’Ouest, notamment en Bretagne. Ce souci d’immunité ne serait pas sans poser problème en cas de reprise de l’épidémie.

L’afflux de vacanciers venus de régions où le virus a beaucoup circulé n’est évidemment pas sans susciter quelques inquiétudes. On pense aussi à la proximité de l’Euskadi, région espagnole la plus touchée après celle de Madrid.

Ceci étant dit, ce problème touchera le pays dans son ensemble, le conseil scientifique évaluant le taux d’immunité à moins de 15% sur l’ensemble du territoire. C’est l’un des effets du confinement…

C’est la solution du dépistage qui semble la plus évoquée pour traverser au mieux cette phase de déconfinement à venir. Alain Rousset, président de la Région Nouvelle Aquitaine, serait d’ailleurs en train de réfléchir à l’acquisition de tests.

Quant aux revendications des régions, elles devraient être discutées rapidement avec le premier ministre. Affaire à suivre, donc…

Points sur les situations régionales : ARS Occitanie et ARS Nouvelle-Aquitaine