Francis Blanche jurait que “De la baleine à la sardine et du poisson rouge à l’anchois, dans le fond de l’eau, chacun dîne d’un plus petit que soi”.
Une citation qui pourrait être amputée de l’un de ses composants, avec l’épuisement inquiétant de l’anchois.
Le célèbre de Collioure, dans les Pyrénées-Orientales, largement pêché aussi en Argentine, mais aussi emblématique de la pêche dans le Golfe de Gascogne se fait de plus en plus rare, beaucoup trop rare…
Ce qu’il faut savoir…
Les chiffres inquiètent en cette année 2014, et les pêcheurs, comme les conservateurs ou les scientifiques s’interrogent.
Pour se faire une idée, un chiffre venu d’Argentine, où l’on prévoit une baisse de moitié de la pêche normale, oscillant d’habitude entre 17 et 20.000 tonnes à l’an.
Les bolinches, nom du filet dédié à la pêche à l’anchois, reviennent à vide. Et un autre constat, venu cette fois de Méditerranée, les anchois pêchés sont si petits, qu’ils ne sont pas forcément exploitables à la main.
L’anchois est dégusté sur notre territoire depuis le Moyen-âge, à la conservation facilitée par le salage. Il est emblématique de Collioure, Saint-Tropez, Saint-Jean-de-Luz ou Hendaye.
Mais déjà dans les années 2000, la préoccupation autour de l’anchois avait été grande, en raison de pêches intensives et de sa reproduction naturelle et le stock dans le Golfe de Gascogne avait obligé à la fermeture de la pêcherie de 2005 à 2010.
Désormais, la préoccupation est internationale.
Demain, pas le choix, plus d’anchois ? Un sujet à prendre au sérieux…