Le fournisseur d’énergie et de services, filiale de Total, avait déboursé 22 millions d’euros pour installer 5 moteurs ultraperformants sur la plateforme Induslacq. Le « mix énergétique » proposé aux clients de la zone inclura désormais électricité, vapeur d’eau et eau chaude.
Le 1er novembre dernier, la Sobegi, ou « Société Béarnaise de Gestion Industrielle », annonçait la fin d’un chantier long de seize mois, se félicitant au passage de son bilan, avec « 0 Accident, 0 Impact environnemental et un planning 100% respecté ». Depuis cette annonce, « les cinq moteurs des deux installations Pegaze tournent à plein régime, co-générant, à l’heure, 20 MW électrique et 18 MW thermiques », avec un rendement de 10 % supérieur à celui d’installations équivalentes.
Pegaze : le nom est certes un brin poétique et amusant, mais il ne fait que compresser un peu la « production d’énergie à partir de gaz excédentaires ». On parle bien sûr de ce gaz inutilisé par les industriels présents sur la plateforme Induslacq, site Seveso de 225 hectares où sont par exemple logés Total, Arkema, Teréga, Toray CFE ou Vertex Bioenergy.
Comme le cheval mythologique, ce Pegaze-là s’était vu pousser une deuxième aile quand la Sobegi avait indiqué, il y a un peu moins d’un an, la construction d’une unité supplémentaire, dite Pegaze 2, portant le montant total de l’investissement à 22 millions d’euros pour deux unités. Mais tout s’est bien terminé comme prévu, dans le courant de l’automne.
Autonomie énergétique et économie circulaire…
Ce bel investissement était devenu nécessaire pour relancer la Sobegi, consolider l’activité du bassin de Lacq et si possible y attirer de nouveaux arrivants. Ce projet « Pegaze » faisait lui-même partie d’un plan d’investissement plus global de 40 millions d’euros, gage d’une volonté de la maison-mère Total de poursuivre son développement du côté de Lacq. Le groupe parle notamment de 4 centrales solaires sur place à l’horizon 2022. Sa filiale Sobegi, qui administre cet « écosystème » Induslacq, avait connu des années difficiles et dû supprimer 47 postes en 2017. Elle compte aujourd’hui 238 salariés.
L’ensemble de l’installation a donc été officiellement inauguré ce 7 février par Philippe Canin, qui a remplacé Gilles Noguérol à la présidence de la Sobegi en septembre dernier. L’occasion d’évoquer un peu les perspectives que créent ces 10 kilomètres de tuyauteries, ces 5 moteurs de 4.000 à 6.300 chevaux-vapeur et ces 2.600 tonnes de béton, qui ont représenté un total de 50.000 heures de travail. Car ces unités de cogénération devraient non seulement permettre d’alimenter la zone Induslacq et d’en « circulariser » davantage les fortes consommations énergétiques, mais aussi à la Sobegi de se ménager des revenus solides et garantis en facturant une partie de sa production à EDF, apparemment déjà devenu son 3ème client.
Pégaze est une pierre de plus à l’évolution du bassin de Lacq vers le développement d’énergies renouvelables et leurs utilisation en circuits-courts.
On comprend que le moral des troupes soit au beau fixe.
Plus d’informations sur le site de la Sobegi – cliquez ici