Malgré des quantités débarquées et un chiffre d’affaires en recul, l’activité de la criée de Ciboure n’a pas trop fondu l’an dernier, toujours tirée par le merlu. La fermeture des restaurants a eu un impact sur les prix, mais la catastrophe a été évitée.
Le CIDPMEM 64-40, interprofession de la filière pêche locale, a publié un bilan d’activité 2020 plutôt encourageant. L’an dernier, 7.795 tonnes de poisson ont été débarquées sur Ciboure, chiffre en baisse de 8,3%. La criée a généré 25 millions d’euros, soit 3,4% de moins qu’en 2019.
Des chiffres moins mauvais que ce que la profession prévoyait il y a un an, quand a commencé le premier confinement et que la criée a dû fermer. Un tiers de la flotte locale (Saint-Jean-de-Luz, Bayonne et Capbreton) était alors restée à quai.
La criée cibourienne reste la première de Nouvelle-Aquitaine, et la première de France pour le débarquement de merlu, avec plus de 3.650 tonnes, soit près de 47% des volumes de poisson débarqués en 2020. Suivent la sardine (1.276 tonnes, 16,4%) et le thon blanc (1.061 tonnes, 13,6%).
Les 10 espèces les plus débarquées pèsent 91% des apports et 86% des revenus. Elles comprennent en outre lingue franche, thon rouge, maquereau, chinchard, sole et bar. Un total de 115 espèces a été commercialisé l’an dernier.
Pas de dépôt de bilan…
Au final, la filière locale semble avoir bien tenu le choc, sans dépôt de bilan du côté des entreprises de pêche. L’année 2020 a cependant été marquée par une chute des prix (liée à la perte du débouché habituel de la restauration), quoique ceux-ci se soient bien repris ces derniers mois.
L’une des satisfactions du premier confinement a été le développement d’opérations de vente directe. Même marginales (elles n’auraient concerné que 7 des 100 navires de pêche du territoire), celles-ci ont permis de rapprocher les pêcheurs des consommateurs, et par là de créer une communication positive autour d’une activité souvent critiquée. Pour autant, ces opérations n’ont pas été reconduites lors du second confinement de novembre.
Serge Larzabal, le président du CIDPMEM, a également indiqué dans la presse que la pêche côtière et ses petits acteurs ont à nouveau été pénalisés par le « liga », cette substance gluante faite de matières inertes, végétales et animales qui se dépose sur les engins de pêche.
On notera que la filière ne se limite évidemment pas aux bateaux de pêche, c’est-à-dire aux armateurs et aux marins. Mareyeurs, poissonniers, conserveurs, saleurs, ouvriers de criée et aquaculteurs ont eux aussi connu des fortunes diverses. En bout de filière, même moins dépendante, on pense également à la GMS.
En 2020, 111 entreprises (mareyeurs, poissonniers et distributeurs) ont acheté à la criée de Ciboure.
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Bilan 2020 de la criée de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure – c’est ici