Des cabinets spécialisés planchent sur les synergies à développer entre les aéroports de Pau-Uzein et Tarbes-Ossun-Lourdes, voire d’aller jusqu’à programmer leurs noces. Mais, ce n’est pas si simple.
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Parce qu’il s’agit de départements et de régions séparées, parce que les collectivités territoriales propriétaires vont affronter les urnes et les réformes, parce qu’il y a des opérateurs très différents.
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Ce qu’il faut savoir…
Les Syndicats mixtes des deux aéroports béarnais et bigourdans (Pyrénia) ont donc demandé une étude à des cabinets spécialisés, prenant en compte un trafic total de 1 million de passagers (600.000 pour Pau et 400.000 pour Tarbes).
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Dans les prochaines semaines, ces experts rendront leur copie préconisant soit de simples collaborations commerciales, soit un partenariat plus poussé pour mieux négocier avec les compagnies aériennes et pour se renforcer face à la concurrence, soit carrément de fusionner pour n’avoir plus qu’une seule entité.
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Il est évident – et depuis toujours – que la bonne solution consistait à créer un aéroport commun à mi-chemin entre Tarbes et Pau, au bord de l’autoroute.
A l’époque, les plans des pistes ont même été dessinés pour une implantation sur le plateau de Ger. Mais au dernier moment, le projet a été abandonné. Comme souvent.
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Aujourd’hui, le frein majeur viendra inévitablement du fait que Pau et Tarbes appartiennent à deux départements et à deux régions différentes ; ce qui n’est pas le cas, évidemment, de Pau et Biarritz.
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C’est compliqué parce qu’il y a forcément des intérêts divergents, y compris politiques. Et par dessus le marché, les élections départementales (mars 2015) et régionales (fin 2015) pourraient bien changer la donne.
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Prenons l’exemple du Syndicat mixte propriétaire de l’aéroport de Pau-Pyrénées. Il est présidé par le représentant du Conseil régional d’Aquitaine (Bernard Uthurry, 1er vice-président) qui détient 31,4% du capital. Les deux autres gros actionnaires sont le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques et la Communauté d’agglomération Pau-Pyrénées.
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Or, l’agglomération paloise est désormais aux mains de la droite et du centre, et il est fort probable qu’il en soit de même pour le 64 en mars prochain. Si la gauche perd la région Aquitaine en fin d’année 2015, le Syndicat mixte béarnais changera largement de couleur et certainement de politique.
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Ne se détournera t-il pas alors du 65 pour envisager des fiançailles avec Biarritz ?
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Attention, ce n’est pas tout. Que se passera t-il si le 64 demande et obtient son rattachement à la nouvelle Région Midi-Pyrénées / Languedoc-Roussillon ?
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Questions subsidiaires : qu’adviendra t-il avec la suppression des Conseils généraux ?
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Question rouge : peut-on raisonnablement prévoir un rapprochement de deux aéroports (Pau et Tarbes) contre ou sans le troisième (Biarritz) ?
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Quant à la gestion de l’aéroport, deux approches différentes s’affrontent : la CCI de Pau, qui dirige le site béarnais (la concession se termine fin 2015), revendique le bien fondé d’une exploitation par les acteurs économiques, parce que ce type d’infrastructures conditionne le développement du territoire ; Pyrénia à Tarbes se félicite d’avoir confié une délégation de service public à un groupe privé canadien, la SNC-Lavalin (jusqu’à fin 2020).
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On le voit, la partie est loin d’être gagnée. Mais, souhaitons que les politiques “propriétaires” fassent avancer au moins les synergies et les coopérations entre les 3 aéroports.
Ce n’est pas parce qu’il y a des élections qu’il faut tout bloquer. Il y a longtemps que l’on aurait du marier Tarbes, Pau et Biarritz.
Peut-être faut-il que les Landes étudient la construction d’un aéroport pour obliger les Béarnais, les Basques et les Bigourdans à se secouer ensemble.
Bien sûr ! Et on l’appellerait Notre Dame des Landes aussi…
A force d’être incapables de travailler ensemble, on gâche de belles opportunités. Face à Bordeaux et Toulouse (et pas que pour les aéroports), Basques, Landais, Béarnais et Bigourdans doivent se mobiliser ensemble
Les 3 aéroports sont tellement complémentaires et en plus ils sont reliés entre eux par l’autoroute. Franchement, pas besoin de cabinets parisiens pour voir cela.
Il est clair que le choix du gestionnaire est essentiel. Pourquoi ne pas avoir le même partout ? Personnellement, je pense que c’est un vrai métier qui va se compliquer. Et donc il faut des professionnels.
L’avantage d’un groupe comme Lavalin est que, en gérant de nombreux aéroports, il a un poids significatif pour négocier au mieux avec les compagnies classiques et low-cost
Pau – Tarbes : 45 km
Biarritz – Pau : 120 km
Le rapprochement de Pau et de Tarbes est essentiel celui avec Biarritz moins. Les clientèles ne sont pas les mêmes non n’y les saisonnalités. Il y a sûrement des complémentarités et des achats groupés à prévoir. En revanche, Biarritz aurait tout intérêt à se rapprocher de Fontarrabie et à des développer des collaborations … mais alors si c’est déjà compliqué entre 2 départements comment cela va être entre la France, le Pays basque et l’Espagne !