Posez la question à n’importe quel mordu d’aviation : quel est l’avion qu’il n’a jamais vu voler et qu’il aimerait contempler dans le ciel ? Nombreux seront ceux qui vous répondront le Morane-Saulnier Type L, qui eut son heure de gloire lors de la Première guerre mondiale.
Disparu ? Pas tout à fait, puisqu’une équipe de fanas est en train d’en construire une réplique, à l’identique, qui devrait prendre les airs d’ici la fin de l’année.
Ce qu’il faut savoir…
Un petit bijou – pour l’époque – que cet avion. Le type L, dit « parasol » est développé à partir de 1913 et fait aussitôt la différence grâce à son aile monoplan surélevée, permettant une parfaite visibilité au pilote. Un avion de chasse commandé à 600 exemplaires par l’Armée française, qui va équiper la première escadrille de chasse, la MS 12 créée en 1915 par le commandant Charles Tricornot de Rose (ça ne s’invente pas).
Équipé d’un moteur « Gnome Lambda » (ça ne s’invente pas non plus), type 7 cylindres rotatif, il développe une puissance de 80 chevaux pour une envergure de10,3 mètres et un poids de 680 kilos, atteignant une vitesse de 115 km/h et un plafond de 4.000 mètres. C’est à bord de l’un de ces appareils que Gorges Guynemer remporte sa première victoire aérienne.
La petite histoire précise que Roland Garros étant tombé aux mains de l’ennemi avec son appareil intact, il fut contraint de travailler avec les Allemands durant sa captivité, leur permettant de mettre au point le Fokker Eindecker, fortement inspiré du Type L. À l’Armistice, il ne restait plus qu’une trentaine d’appareils en service dans l’Aviation Militaire Française (ancien nom de l’Armée de l’Air). Jusqu’à sa disparition complète.
Constatant qu’il n’en reste donc plus un seul exemplaire, même dans un musée, les membres de l’association Héritage Morane-Saulnier, qui dépend du Comité d’entreprise de Daher-Socata, à Tarbes, ont relevé le défi : en refaire un à l’identique, en bois, comme aux temps héroïques, dans un hangar mis à disposition par la CCI.
Déjà 10.000 heures d’efforts pour reproduire les pièces au millimètre près, ne pas tricher en utilisant des matériaux d’aujourd’hui et 60.000 euros investis. Si tout avance comme il faut, l’appareil prendra l’air d’ici la fin de cette année, avant d’être exposé en France et aux États-Unis et qui sait, de montrer ses formes oubliées dans le futur Musée vivant du patrimoine Morane-Saulnier qui pourrait être monté sur la zone Aéropôle.
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