Père d’une fille handicapée, Linda, Lino Ventura et son épouse, Odette, sont particulièrement inquiets : « Que deviendra notre fille lorsque nous ne serons plus là ? ». Le 6 décembre 1965, il lance un appel émouvant à la télévision : il faut aider ces enfants « pas comme les autres », soutenir leurs parents et surtout accompagner ces enfants handicapés tout au long de leur vie.

Cet appel a un impact énorme. Il est relayé par de nombreux artistes, comme Jean Gabin ou Jeanne Moreau, et Georges Brassens donne un concert au Théâtre des Champs-Elysées… La générosité des Français est au rendez-vous avec deux millions de francs récoltés. Perce-Neige est né de cet élan de solidarité, en 1966.

Grand amoureux des Pyrénées, Lino Ventura lance une troisième maison de l’association à Ogeu-les-Bains, en 1988. Une vingtaine de résidents sont alors accueillis, dans un établissement dont l’objectif est de leur permettre de vivre le plus normalement possible.

Une formule qui a évolué au fil du temps, mais qui reste identique dans son objectif. Quotidiennement, de nombreuses activités sont proposées aux résidents : des rencontres, des promenades, des interactions avec des animaux, etc. Avec parmi les projets, la participation à un jardin partagé sur la commune.

Ces initiatives sont autant d’occasions de voir du monde, de bouger, de faire des choses très variées. Et surtout, elles favorisent leur inclusion sociale. L’établissement se charge également de faire participer ses résidents à la vie en communauté, en société.

Ce sont le personnel soignant et les accompagnants qui mettent en place ces activités, sous la houlette de Bruno Cazenave, directeur de Perce-Neige à Ogeu-les-Bains. Une équipe qui tente, du mieux possible, de s’adapter à la situation actuelle, très délicate pour le centre d’accueil.

L’objectif de tous les accompagnants est de bousculer le moins possible le quotidien des résidents. Ainsi, pas de masque au quotidien, pas d’isolation non plus, mais une vigilance décuplée pour éviter de prendre le moindre risque. C’est une stratégie qui s’avère payante, pour le moment, puisque depuis le début de l’épidémie, aucun résident n’a été infecté par la covid-19.

Malgré cela, l’établissement attend plus d’informations concernant l’arrivée de vaccins, puisqu’une quinzaine de ses résidents sont considérées comme fragiles, et donc à risque.

L’équipe d’Ogeu-les-Bains reste confrontée à un manque de place. Chaque jour, l’établissement est obligé de refuser l’accueil de nouvelles personnes. Un déchirement pour Bruno Cazenave, qui se charge alors de rester en contact avec les familles jusqu’à pouvoir leur trouver une solution. Malheureusement, cela peut prendre du temps, beaucoup parfois, avec la saturation de nombreux établissements.

Informations au 05 59 34 95 34