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COUP DE CŒUR - Navarrine crée son verger biologique

Le 08 Juin. 2021

Installée depuis plus de 100 ans à Ogeu, la boulangerie-pâtisserie a décidé de développer un espace pour se donner une nouvelle palette gustative et sauvegarder un patrimoine local…

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Jérôme Navarrine et son frère représentent la quatrième génération d’artisan boulanger à la tête de cette entreprise familiale.


Créée en 1903, elle s’est développée vers Oloron, avec une seconde boutique. Et depuis cet hiver, une nouvelle idée a germé. « En discutant avec le gérant de la pépinière, en face de la boulangerie, je lui ai demandé s’il était possible de me trouver des pommes d’Ogeu : une espèce rare qui a failli disparaître définitivement et qui s’est réimplantée depuis », précise Jérôme Navarrine.

De fil en aiguille, ce n’est pas une espèce qui a été récupérée, mais toute une palette. « Grâce à la pépinière Gaston Couté, nous avons donc trouvé des pommiers d’Ogeu, mais aussi d’autres espèces béarnaises. Puis, des poiriers béarnais et des Pyrénées, des abricotiers également des Pyrénées, des pêches du Sud-ouest, des cerises du Béarn, des prunes du Haut-Béarn, des figues bordelaises, etc ».


Toutes des variétés anciennes, que le boulanger souhaite faire renaître sur le territoire. « A terme, on aimerait tout développer à Ogeu. Car, en plus de participer à la sauvegarde du patrimoine arboricole local, ces espèces peuvent apporter de nombreux avantages ».

De par leur origine, ces arbres sont habitués aux sols locaux. Ils sont « hyper rustiques » d’après Jérôme Navarrine, ce qui permet de ne pas les traiter. « On n’a pas le label bio, mais c’est tout comme ! On n’utilise aucun produit chimique. On laisse les arbres vivre à leur rythme, on ne précipite pas les choses ».

Le verger sera, à terme, totalement autonome. « Nous allons installé un système de récupération des eaux de pluie pour le bâtiment de la boulangerie, et nous avons créé une marre pour les animaux, ce qui permet notamment de réguler la présence des insectes ». Ainsi, on peut retrouver des oies, des canards, des poules et des dindons, tous en provenance du Sud-ouest.


« L’an prochain, nous allons intégrer des ruches. Cela nous aidera dans la production, en participerant à la pollinisation. Nous allons même fabriquer notre propre miel ».

L’idée avec ce verger, c’est de pouvoir intégrer les fruits aux produits vendus en boulangerie, tout en conservant la philosophie du « tout local » déjà appliquée par Jérôme Navarrine et ses 17 salariés. « Par exemple, notre farine provient, elle aussi, d’une variété de blé ancienne, cultivée dans le Gers. Et d’ailleurs, nous aimerions pouvoir en produire à Ogeu directement. Mais techniquement et juridiquement c’est compliqué, onc on y va doucement. Mais ça viendra ! ».

« Toutes ces variétés, que ce soit la farine, les fruits, les agrumes, les amandes, etc, apportent une qualité gustative unique. Cela n’a rien à voir avec des produits classiques. Quand ils sont bien combinés, cela donne un résultat exceptionnel ».


Il faudra tout de même attendre deux ans avant de voir des pâtisseries locales aux fruits de Navarrine. « Nous avons planté les arbres cet hiver, et le premier travail est de les laisser grandir. On récolte des fruits avant maturation uniquement pour permettre aux plantes de s’enraciner durablement, et de se développer parfaitement. Les premiers récoltes exploitables devront encore attendre ! », conclut Jérôme Navarrine. Et nous, on a hâte.

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