Après un accord pour développer une agriculture éco-responsable en début d’année, l’entreprise gersoise poursuit sa progression spectaculaire malgré la pandémie.
Fondée en 1991 par Michael Ehmann, un amoureux de la terre, Nataïs est devenu une référence internationale au niveau de la production et du conditionnement du popcorn.
En ce mois de novembre, l’entreprise a souhaité consolider ses positions à l’international, en ouvrant une partie du capital (35%) du holding familial, Li-Corn, au groupe Intersnack. Ce client historique de Nataïs apportera son expérience et son soutien, mais surtout de nouvelles ouvertures sur le marché européen.
« C’est un partenariat gagnant-gagnant. Grâce à lui, Intersnack sécurise ses approvisionnements en popcorn micro-ondable et en maïs en vrac. Pour nous, c’est la garantie d’un accès à long terme aux marchés européens où nous sommes leader. Cette association nous offre, en outre, la possibilité de participer à la définition et à la construction stratégique de ces marchés, à travers les nombreuses marques premiums détenues par Intersnack en Europe. Ce partenariat renforce également la pérennité de notre activité ici, dans le Gers, où nous employons 130 personnes », explique Michael Ehmann.
Au-delà des deux entreprises, c’est tout le territoire qui va bénéficier de cet accord. En effet, Nataïs défend depuis toujours les productions locales. Ainsi, toute la matière première que reçoit le leader européen n’est issue que de son territoire, dans un rayon de 180 km autour de Bézéril.
« Aujourd’hui, mais aussi pour la prochaine génération qui s’investit dans l’entreprise, nous restons une entreprise familiale, tout en profitant de l’orientation internationale que nous gagnons à travers le groupe Intersnack », précise le fondateur de Nataïs.
L’annonce de ce partenariat intervient dans un moment clé pour le secteur, puisque le mois de novembre marque la fin de la récolte du maïs pour les quelque 260 agriculteurs partenaires de Nataïs (dont 20 en bio et près des deux tiers dans le Gers). Cela permet à l’ensemble de la filière de se rassurer quant à l’avenir qui s’annonce mouvementé, en raison de la crise sanitaire.
Installée au Domaine de Villeneuve de Bézéril, la société écoule actuellement sa production dans plus de 50 pays. Les 9 dixièmes de son chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros sont réalisés à l’export. L’activité de Nataïs représenterait plus du tiers du marché du popcorn sur le Vieux Continent.
L’entreprise transforme chaque année 55.000 tonnes de maïs, et ses 130 salariés produisent 200 millions de sachets par an, ainsi que du popcorn en vrac pour la distribution spécialisée, dans des contenants (sacs ou big bags) de 10 à 930 kg.
Pour Nataïs, le grand sujet des dernières années, c’est la création d’une filière locale qualitative et fondée sur les principes d’une agro-écologie de précision.
En février dernier, son projet, baptisé « Naturellement Popcorn », a d’ailleurs connu une avancée significative avec la conclusion d’un accord entre la société et ses partenaires, à savoir deux unités mixtes de recherche auxquelles est associé l’INRAE (l’unité AGroécologie et le Cesbio), l’Université Paul Sabatier de Toulouse, l’entreprise STMS (intégration et services informatiques) et la coopérative de conseil Agro d’Oc.
Ce projet de 7,5 millions d’euros est financé à hauteur de 4,4 millions par le PIA (Programme d’Investissements d’Avenir). On rappelle que Nataïs s’était avant cela fait remarquer en élaborant le concept innovant « Green Tillage » de semis de maïs sous couvert de féverole, pour une agriculture régénératrice.
Avec le premier confinement, Nataïs a enregistré une lourde chute des ventes de popcorn en vrac, destiné aux cinémas et autres événements festifs. Mais, l’entreprise a pu compenser avec une très forte augmentation des ventes de sachets conditionnés pour les micro-ondes. Ainsi, elle a lancé un plan de recrutement de 8 personnes (projet « d’Artagnan »), pour conduire les lignes de production de popcorn micro-ondable.
« Au total, et jusqu’à maintenant, nous enregistrons même une légère augmentation du chiffre d’affaires, ce qui nous permet de regarder l’avenir avec optimisme », conclut Michael Ehmann.
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