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Grains de Sable

Le 10 Déc. 2014

Mes papiers ? Quels papiers ?

Avertissement au cas où un gendarme, policier, enfin tout ce qui se promène en bleu marine, lirait cet article : je fais de l’humour, rien que de l’humour Votre Honneur.

Humour inspiré par les récentes mesures de sécurité routière parce que là, quand même, il va falloir finir par en rire.

Sauf que j’aurais pu m’offrir une rivière de diamants avec ce que mes chers petits me coûteront au total en matière de permis de conduire. OK, je n’ai rien à faire d’une rivière de diamants, et je n’aime pas les diamants, ça vieillit, mais quand même.

Est-il bien judicieux de faire casquer à n’en plus finir des parents qui ne comprennent pas toujours les critères d’admission à plus dur que Polytechnique : le permis de conduire ?

Incontournable pour qui veut décrocher un emploi, et dont on se rend compte qu’en rendre l’obtention de plus en plus difficile aboutit au fait que de plus en plus de gens roulent sans. On sait tous que passer avec le vachard de service à une date proche des grandes vacances ôte toutes les chances de le décrocher quelque soit l’habileté du conducteur…

Je me pose également des questions quand, respectant à la lettre les limitations de vitesse, j’essaie de passer à 50 à l’heure dans les villages. Mais je vous jure Votre Honneur,  je n’y arrive pas, le temps de rétrograder, le village est déjà passé.

D’ailleurs je ne l’ai pas vu tout comme je ne vois pas la route, puisque je garde le nez sur le compteur. Et quand enfin j’arrive à me bloquer à 50 au prix de crampes dans la cheville, je m’endors à moitié, bercée par la lenteur.

Alors pour ne pas m’endormir, je lâche le volant et je me dégourdis les bras, et quand j’ai fini la gym, comme je n’ai pas le droit de téléphoner, j’écoute la radio. Et pour changer de station, je suis obligée de plonger sous le volant, priant le ciel que ma voiture connaisse la route.

De toutes façons, si je n’écoute pas la radio, je rêve, je regarde le ciel, les nuages qui passent, et parfois, pour ne pas perdre de temps, j’arrive même à lire mon journal posé sur le siège passager.

Quand je vais au-dessus de 50, promis Votre Honneur, je tiens mon volant et je fais gaffe. Sauf que j’oublie toujours de prendre mes papiers et que maintenant on a du mal à faire sans. Mais si je les prends, je les oublie dans la voiture et ce n’est pas prudent si on me la vole, alors que faire ?

Mais ne me grondez pas Votre Honneur, je suis une femme, et les femmes sont des « championnes de la sécurité routière » (sur la route, on meurt trois fois moins que les hommes). Bisque bisque rage …

Pasquine L’Islet

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