L’entrepreneur béarnais, déjà été à l’origine d’une aventure pionnière, en créant en 1988 une société qui deviendra le leader mondial de la carte à puce, n’est jamais à court d’idées.
C’est un nouveau challenge que Marc Lassus s’est donné en préparant un projet permettant de relever des défis majeurs pour notre avenir : la gestion de l’eau, l’énergie et l’alimentation. « Tout tourne autour de ce triptyque. Avec mon équipe, nous sommes convaincus que la maîtrise de ces trois sujets est fondamentale pour nous assurer un avenir durable. Aussi, à travers des sociétés et des brevets que nous possédons, nous voulons faire d’Orthez le centre de recherche, de développement, de production et d’enseignement de ce qui sera le « bon sens agraire » des temps qui s’annoncent et le demandent ».
Pour Marc Lassus, ce projet entre aussi dans une volonté d’apporter au Béarn, la terre qui l’a vu naître et grandir, une nouvelle opportunité. « J’ai trouvé à Orthez à la fois les relations, l’intérêt et les ressources pour y parvenir ».
« Nous voulons accompagner les nécessaires mutations du monde agricole, redonner aux agriculteurs eux-mêmes les moyens d’assurer leur existence et non seulement leur survie. Nous voulons créer les conditions de survivance des populations, tant européennes que celles d’autres continents et en particulier pour le continent africain pour lequel nous disposons de nombreux relais » poursuit l’entrepreneur.
Pour développer ce campus international nouvelle génération, Marc Lassus compte s’appuyer sur les écoles d’agriculture du territoire, mais aussi des établissements d’enseignement supérieur comme Kedge Business School à Bayonne ou l’ESTIA à Bidart, « avec laquelle nous avons des programmes avancés dans les domaines du numérique et de l’enseignement en Ligne, sous la direction du Professeur Serge Miranda ».
« Orthez dispose de friches industrielles disponibles, d’une municipalité qui s’est engagée à les requalifier dans les domaines scientifiques, technologiques, d’enseignement, de productions… La cité, traversée par le gave de Pau, est un site de production d’hydro-électricité et d’aquaculture. Nous sommes donc en résonnance et cela favorise notre projet ».
Cette initiative est élaborée avec de nombreux partenaires et se prépare en liaison avec le maire d’Orthez, Emmanuel Hanon. « Des capitaux sont mobilisés, des investisseurs nous suivent avec enthousiasme, car nous cherchons à répondre à des préoccupations qui sont celles des temps à venir… En plus de viser la création de nombreux emplois et de générer une nouvelle dynamique sur le territoire » insiste le Béarnais.
Lou Cazaü d’Eden…
C’est le nom donné à cette démarche, par Garlaban, la structure présidée par Marc Lassus. Ce Jardin d’Eden veut prendre « à contre-pied les tendances de ces dernières décennies dans le domaine agricole en capitalisant en particulier sur les apports techniques récents dans les énergies renouvelables, les économies du numérique ainsi que dans l’enseignement en ligne, au service des communautés les plus isolées et bien souvent les plus démunies. Viennent en premier lieu, bien sûr, les populations des pays en voie de développement. Une tendance clé en effet de notre offre est de retourner le plus possible au traditionnel à savoir : produire localement pour consommer localement grâce à l’apport de formules modernes. C’est de mettre la Haute Technologie au service du traditionnel ».
« Notre crédo est que : dès qu’une communauté, ou tout simplement un petit fermier, aura accès librement à l’énergie (solaire, vent, biomasse) ainsi qu’à une eau de qualité, (purification, dessalement) et à la connaissance (éducation numérique à distance) et ce à des conditions économiques inégalées, il sera en mesure en premier lieu de générer une agriculture vivrière. Et si, au-delà, on l’accompagne pour proposer et vendre des productions à haute valeur ajoutée, on lui permet d’offrir une vie digne à sa famille en donnant accès notamment à une éducation et une santé de qualité. Un contingent de petits fermiers de la région sera aussi admissible, de même que des retraités ».
L’objectif de Marc Lassus et de son équipe est donc de créer à Orthez le « Campus international du bon sens agraire », regroupant de nombreuses expertises couvrant tout la chaîne, de la production agricole à la vente, complétées par une activité forte de recherche et développement. « L’enjeu est de former chaque année des centaines d’étudiants étrangers qui pourront ensuite être des relais majeurs dans leur pays d’origine ».
« Un choix très large de végétaux va être pris en compte, de même que toutes les composantes de la permaculture : la serriculture, l’agrivoltaïque, l’algoculture, l’aquaponie, l’agriculture hors sol, la photobioculture, l’agriculture urbaine et aussi l’aquaculture. Comme il sera fait appel à des techniques agricoles innovantes, il y aura nécessité non seulement de concevoir mais aussi de fabriquer localement certains équipements spécifiques ».
« Cela concernera notamment : les systèmes intégrant le photovoltaïque, les techniques d’éclairage LED’s offrant des caractéristiques d’insolation optimales pour les cultures « indoor », nos techniques propriétaires de traitement de l’eau (Watenergy), également les interfaces numériques télécommunications et sécurité, l’intégration des objets connectés (IoT’s) et capteurs, la technologie LiFi, etc. Ici aussi la création d’emplois induits en développement et fabrication sera exceptionnelle ».
On le voit, Marc Lassus se positionne pour ouvrir la voie à une nouvelle aventure particulièrement innovante. En espérant qu’elle puisse germer à Orthez dans les prochains mois, avec un fort soutien local. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
Pour lire notre dernier article sur Marc Lassus, cliquez ici