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Edito

Le 06 Nov. 2014

Manuel Valls face à l’inquiétude… au Palais

Ce matin, le premier ministre prendra la parole au congrès de l’Association des départements de France (voir notre article d’hier – cliquez ici). Le président de l’ADF, Claudy Lebreton et les 600 élus et responsables de Conseils généraux, réunis au Palais Beaumont de Pau, seront particulièrement attentifs aux déclarations de Manuel Valls sur la réforme territoriale.
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La préoccupation des présidents des Départements porte d’abord sur l’esprit de la réforme. La volonté décentralisatrice existe t-elle encore vraiment dans un pays à la traîne sur ce plan ? Pour l’ADF, la création de méga régions rend indispensable le maintien de la mission de proximité de ces institutions départementales.

Jacobins ou Girondins qui l’emportera ? Avec 115 sénateurs et 105 députés (dont 51 socialistes), l’assemblée des Départements entend se faire entendre, et elle a déjà obtenu un report de la réforme à 2020, après les Présidentielles, c’est à dire aux calendes grecques.
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La deuxième inquiétude est d’ordre budgétaire. La baisse significative des dotations de l’Etat risque de mettre à genoux bon nombre de Départements. Ce qui fait dire à Georges Labazée, président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, qu’aujourd’hui leur existence est davantage menacée par l’asphyxie financière que par le projet de loi. Ainsi, le seul 64 perdra 27 millions d’euros sur 3 ans.
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PL VALLSEn fait, la grande question sera celle du financement de la solidarité sociale. Personne n’est vraiment demandeur de cette compétence assurée largement par les Conseils généraux, dont c’est le premier poste budgétaire. Les intercommunalités, comme les régions, ne sont pas disposées à assurer le relais. Alors qui ? L’Etat reprendra t-il sa part, par exemple au niveau du RSA ?
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L’Association des départements de France a préparé une contre proposition pour résoudre cette équation financière bien compliquée. Elle lorgne tout simplement sur les 13.388 syndicats intercommunaux et départementaux en charge de la gestion de l’eau, de l’assainissement, de l’électricité… Pourquoi ne pas les intégrer pour faire des économies ? Pas sûr qu’ils apprécient cette option.
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Comme l’a souligné hier Claudy Lebreton, jamais un congrès des Départements de France (il en a présidé 10) s’est ouvert dans un tel climat d’incertitude, accentué par l’approche des élections départementales (mars prochain) et régionales (décembre 2015). Et pourtant ce qui inquiète le plus l’élu socialiste des Côtes-d’Armor, c’est la crise profonde de la politique en France.
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Alors, oui. Le discours de Manuel Valls est très très très attendu. Le premier ministre fera t-il des déclarations fortes juste avant l’intervention du locataire du Palais… de l’Elysée, ce soir à la télévision ?

10 commentaires au sujet de cet article

  1. De toute manière, la majorité actuelle (ou ce qu’il en reste) ne peut rien faire. Comme Hollande, elle n’a plus la crédibilité indispensable. Alors, on va encore annoncer, annoncer, annoncer… et après ?

  2. J’avoue que je n’y comprends plus rien. Même si je suis proche de la sensibilité politique de Valls, je crois – hélas – qu’il n’a plus les mains libres et que Hollande saisira toute occasion de la flinguer

  3. Quand je vois le travail que nous faisons au cg64 pour l’accompagnement social, je ne peux pas imaginer un instant que les élus fassent disparaître nos conseils généraux. Pas possible, surtout pour un gouvernement de gauche

  4. Si on faisait comme ça dans nos entreprises, on serait tous morts depuis longtemps. Les politiques doivent bien comprendre qu’ils ne sont plus dans un monde figé, et que si eux ne bougent pas, tout le reste change très vite, de plus en plus vite. Enervant !

  5. Au delà des discours, il y a surtout les élus et les fonctionnaires accrochés à leurs scandaleux privilèges, financiers et autres.
    Au lieu de faire supporter les économies au bon peuple, il est temps de mettre les élus à contribution.
    Prenons exemple sur les pays voisins.
    Regroupons des régions pour de bon, des départements pour de bon et ces mini communes qui coutent tant pour une utilité contestable…etc…etc…

  6. Les uns papotent, nos élus, les autres bossent, nous!
    Les uns ramassent, nos élus, les autres raquent, nous!

    Ce décalage commence sérieusement à énerver bon nombre entre-nous, moi le premier, il va falloir qu’à un moment donné ils donnent des signes de cohérence, d’envie, de sacrifices de leur part, sinon on être dans l’obligation de venir secouer le cocotier pour les réveiller.

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