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Les défis du littoral Aquitain

Le 02 Déc. 2015

L’innovation face à la montée des eaux, l’érosion, la pression foncière et le développement durable

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A moins de souffrir d’un rare alzheimer maritime, tout le monde garde à l’esprit les hivers passés et l’inquiétante érosion qui a affecté de nombreux endroits du littoral aquitain. N’allez pas croire, la préoccupation est bien réelle, et l’on ne se contente pas avec des jumelles en main, de prédire tristement “ça avance, on n’y peut rien”.

Le GIP Littoral Aquitain suit de près la montée du niveau de l’océan et ses conséquences sur l’érosion des côtes. Il mène aussi des actions concrètes pour valoriser les stations et prendre en compte l’indispensable développement durable.

Ce qu’il faut savoir…


DUNE PILAT 1Celui qui est très loin d’un immobilisme résigné, c’est le GIP Littoral Aquitain, créé en 2006 et opérationnel depuis 2009. Réunissant les services de l’Etat et les collectivités territoriales de la côte Aquitaine, il porte des projets dans le sens du développement durable et de la mise en valeur et conservation de cette côte aussi préservée que fragile et convoitée.

En tout, leur vigilance s’étale sur 230 km de cordon lunaire et 30 km de côtes rocheuses pour un ensemble de quelque 450.000 habitants.

 


 

La menace de la montée du niveau de l’océan

DUNE PILATAvec la COP 21 qui se déroule à Paris, le risque d’élévation du niveau des mers en raison du changement climatique est revenu sur le devant de la scène.

En 2013,  le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avait estimé que cette montée des eaux devrait être comprise entre 29 cm et 82 cm d’ici à 2100, alors que d’autres spécialistes annoncent 1 mètre.

 


PL HOSSEGORFace à cette perspective, le GIP Littoral Aquitain a identifié les sites les plus vulnérables au risque de submersion avec en première ligne l’île de Ré et l’estuaire de la Gironde, mais aussi les stations balnéaires landaises construites autour d’un « courant » (petite rivière rejoignant l’océan), comme Mimizan, ou d’un lac, comme Hossegor

Le phénomène n’est pas simple à analyser puisque cette montée du niveau de l’océan s’accompagne d’une érosion naturelle due aux mouvements des fonds sablonneux en fonction des courants et des tempêtes. Et l’on constate ainsi un recul annuel du trait de côte de 1 à 3 mètres selon les endroits. Les falaises du Pays basque en portent le témoignage, comme les plages entre le bassin d’Arcachon et Biscarosse.

 


 

Sur tous les fronts…

giplittoral4membresLe GIP Littoral Aquitain s’est aussi donné pour mission de protéger la côte face à la pression foncière et à la spéculation, ou encore face au surdéveloppement de l’économie résidentielle. Il est également mobilisé sur de multiples sujets comme la précarité de l’emploi souvent saisonnier et les atteintes à l’environnement.

Début octobre, les responsables du groupement avaient réuni quelque 350 personnes à Lacanau pour leur 5ème Forum sur la “Relocalisation et stratégie locale” ; en septembre, ils présentaient à Mimizan un référentiel d’innovation, “cadre de référence pour la mise en oeuvre de principes d’aménagement durable”.

 


DUNE PILAT 4Plus récemment encore, ils ont lancé une enquête : “Les Bordelais et la plage” (vous pouvez y répondre en cliquant ici) parce que, parfois, enfin souvent, aller à la plage passe d’abord par le bouchon avant de poser le parasol sur le sable, et que le GIP compte bien trouver des solutions.

On vous le dit, ça bosse ! Pour que le littoral, magnifique, reste toujours source de joie et d’émerveillement, naturel…

Un commentaire au sujet de cet article

  1. Le Giec et le le Gip sont les maîtres d’oeuvre d’une prospective écologique de l’urgence.Mais viendra aussi à son heure déjà là le temps des fonctions économiques de la mer, une richesse bleue dont il faudra exploiter les disponibilités autres que les ressources halieutiques et le tourisme.

    Les énergies marines, le plancton et les cultures à venir sont quasi étrangères et absentes pour le commun des humains chez nous et traversent peu le discours public des élus.

    Les formations à des métiers du futur de la mer, seront à privilégier.
    Des chercheurs y travaillent, et de jeunes étudiants sensibles à l’écologie maritime sont disposés à poursuivre dans cette voie autour de professionnels en attente.
    Pour emboîter le pas de l’innovation en ces disciplines nouvelles on devine déjà le défi du temps qui vient qui reste à réaliser pour harmoniser les infrastructures de la côte avec ces ressources économiques virtuelles.
    Faute de mieux on ne se contentera plus d’un paysage ludique et de défense contre l’érosion en renonçant à priori à l’agencement de l’espace et de la production de ressources nouvelles.
    Ce qui semble possible ailleurs à plus ou grande échelle doit pouvoir se faire chez nous.
    Les espagnols partagent eux aussi ces espérances.
    Saint Sébastien et Bilbao ne sont pas en reste.
    La curiosité de leurs expériences en cours seront tout bénéfice pour nous.
    Aux audacieux le goût d’entreprendre !

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