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LGV - Les Landes se mobilisent et interpellent le gouvernement

Le 25 Fév. 2018

La ligne ferroviaire à grande vitesse au Sud de Bordeaux a été jetée aux oubliettes. Les principaux élus du département demandent qu’il n’y ait ni pause, ni retour en arrière…

Ce vendredi, à la Chambre de commerce et d’industrie, c’était la mobilisation générale pour la signature d’une « Motion des Landes » (ci-dessous) adressée au gouvernement. Ils ont rappelé l’importance du prolongement de la LGV vers l’Espagne, via les Landes et le Pays basque.


Cette liaison est attendue comme « un accélérateur d’attractivité, de développement économique, touristique et du thermalisme pour notre département. Elle est aussi une réponse écologique et durable à l’engorgement routier dont nous souffrons » a insisté Philippe Jacquemain.

Rappelons que le dernier rapport du Conseil d’orientation des infrastructures annonçait quasiment un abandon de la LGV Bordeaux-Irun en repoussant son éventuelle réalisation aux calendres grecques.

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15 signataires pour la « Motion des Landes »…

Ils sont donc 15 à porter cette motion qui sera transmise au gouvernement.

  • Philippe Jacquemain, président de la Chambre de commerce et d’industrie des Landes
  • Jean François Clédel, président de la Chambre de commerce et d’industrie Nouvelle Aquitaine
  • Nilda Jurado, conseillère du président de la Chambre de commerce et d’industrie Bayonne Pays Basque
  • Philippe Retours, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat des Landes
  • Jean-Luc Capes, vice-président de la Chambre d’agriculture des Landes
  • Hervé Bouyrie, président de l’Association des maires des Landes
  • Charles Dayot, président de Mont de Marsan Agglomération
  • Elisabeth Bonjean, présidente du Grand Dax
  • Xavier Fortinon, président du Conseil départemental des Landes
  • Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional Nouvelle Aquitaine
  • Fabien Lainé, député des Landes
  • Boris Vallaud, député des Landes
  • Monique Lubin, sénatrice des Landes
  • Eric Kerrouche, sénateur des Landes
  • Alain Vidalies, ancien ministre des Transports

Le texte de la « Motion des Landes »…

Nous vous livrons ci-dessous le texte intégral de cette déclaration commune relative à la LGV Bordeaux – Mont de Marsan – Dax – Bayonne – Espagne.

Après son inscription au Réseau Transeuropéen de Transport (RTET) lors du Conseil Européen d’Essen de décembre 1994 et après plus de 10 ans d’études et de procédures, le projet de Ligne à Grande Vitesse Bordeaux-Mont de Marsan-Dax-Espagne, prolongement naturel de la LGV Tours-Bordeaux, reste menacé.

Le caractère européen de cette ligne a été réaffirmé lors des sommets franco-espagnols de novembre 2013 et juin 2014. Les nombreux engagements de l’Etat (décisions ministérielles d’approbation des 23 octobre 2013 et 13 juin 2014, déclaration d’utilité publique du 2 juin 2016) ont confirmé la date de 2027 pour sa mise en service.

Nous rappelons avec force aujourd’hui que ces engagements doivent être respectés.


Il ne peut y avoir ni pause, ni retour en arrière.

Plébiscitée à 80 % par les habitants de notre région, comme le démontre chaque jour le succès de fréquentation de la ligne Océane entre Bordeaux et Paris, la LGV est capitale pour l’avenir des Landes, du Pays Basque et du Sud-Ouest. Elle est le trait d’union avec la péninsule ibérique en assurant la connexion avec l’Y basque Vitoria-Bilbao-San Sebastián. Sa réalisation permettra de desservir à Grande Vitesse notre territoire avec deux gares TGV à Dax et à Mont de Marsan et de réaliser une connexion directe avec Toulouse et l’Occitanie.


Là où la Grande Vitesse passe, l’emploi et la croissance se développent.

Nous rappelons l’importance de la LGV comme vecteur de développement, d’attractivité économique et d’accessibilité. Cette infrastructure permettra de conforter mais surtout de développer notre tissu industriel, agricole, touristique et thermal en améliorant les relations avec la péninsule ibérique, notre principal partenaire commercial. Elle rapprochera les Landes, le Pays Basque et le Béarn des grands centres de décision (Paris, Lille, Bruxelles, etc.).

En plus des gains de temps et de l’accès au réseau européen à Grande Vitesse, il y a une véritable urgence à libérer des sillons de qualité pour développer les trains du quotidien et le fret ferroviaire.

La mobilité est devenue enjeu majeur pour les Landes et tout le Sud-Ouest. Notre territoire qui accueille des milliers de nouveaux résidents chaque année et des millions de touristes ne peut être un territoire sacrifié.

Même si des améliorations des transports du quotidien sont possibles dès à présent, notamment en engageant des travaux d’électrification des lignes, il ne pourra y avoir d’évolution des grilles de desserte de TER sans sillons supplémentaires, surtout si l’on tient compte de l’évolution de la demande de déplacements liée à la forte croissance démographique.


Il y a aussi un fort enjeu environnemental et de santé publique. Si l’on veut développer le report modal de l’aérien, de la route et du fret sur le mode ferroviaire, nous avons besoin de la LGV.

10 000 poids lourds franchissent chaque jour la frontière à Biriatou !

Les études réalisées dans le cadre de l’enquête publique démontrent que si aujourd’hui la ligne n’est pas saturée, l’accroissement de la part ferroviaire du fret en Espagne conduira à un risque fort de saturation de l’infrastructure existante, au plus tard vers 2030.


La question n’est donc pas de savoir si la ligne actuelle sera saturée, mais de pouvoir anticiper sa saturation.

Fort de ces constats, nous ne nous résignons pas à un abandon ou à un report à un horizon incertain de cette nouvelle infrastructure.

Nous demandons au Gouvernement le maintien de la réalisation en 2027 de la LGV Bordeaux – Mont de Marsan – Dax – Bayonne – Espagne et son inscription prioritaire dans loi d’orientation des mobilités en 2018.

2 commentaires au sujet de cet article

  1. Nos élus tentent d’accréditer l’idée qu’une LGV est nécessaire pour développer le fret ferroviaire, ce qui est totalement faux. Entre 1981 et 2016 on a construit et mis en service en France 2107km de lignes à grande vitesse. Durant la même période, la SNCF a vu le fret ferroviaire s’effondrer passant de 187 millions de tonnes de marchandises en 1981 à 44,1 millions de tonnes en 2016. (Source : Open Data SNCF)
    Alors que l’interopérabilité à la frontière espagnole côté méditerranée existait depuis 2010, la société TP Ferro a été mise en faillite pour insuffisance de trafic : il passait 34 trains de fret par semaine soit 7% du trafic prévu. Comme le déclarait récemment Alain Juppé au quotidien Sud-Ouest : « On nous a expliqué que la LGV libérait des sillons pour le ferroutage. La SNCF est incapable ou n’a pas la volonté de le faire »

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