Une fois de plus, nos dirigeants ont cédé à la pression d’une profession. Il n’aura fallu qu’une matinée de grève aux urgentistes pour obtenir gain de cause. Les médecins libéraux qui commencent leur mouvement aujourd’hui espèrent bien être entendus aussi rapidement.

Est-ce la publication d’un sondage favorable aux médecins qui a mis la ministre de la Santé, Marisol Touraine dans ses petits souliers sur ordre de Matignon et de l’Elysée ?

Selon OpinionWay pour le Figaro, 63% des Français soutiennent le mouvement des médecins. Et 87% sont satisfaits de leurs docteurs. Alors, pour un gouvernement en quête de popularité, cela ne sent pas très bon et incite à lâcher du lest.

La ministre de la Santé s’est précipitée dans l’urgence, annonçant prématurément la fin de la grève à la place des organisations professionnelles. Malaise.

Aujourd’hui, les médecins libéraux, généralistes et spécialistes, débutent une grève historique par son ampleur. Ils s’opposent vigoureusement au projet de loi santé qui doit être discuté en début d’année au Parlement. Ils craignent une « étatisation insupportable » de la médecine qui, avec la généralisation du tiers payant obligatoire, deviendra totalement dépendante de la Sécurité sociale et de ses lourdeurs.

Autre source de conflit, la volonté du gouvernement de confier à des paramédicaux (pharmaciens et sages-femmes) la réalisation de certains actes, comme la vaccination. Enfin, la plupart des syndicats de médecins réclament une hausse (de 23 à 25 €) du tarif de consultation des généralistes.

Alors, les médecins libéraux seront-ils autant écoutés que les urgentistes ? Suspens…