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A découvrir : les granges foraines bigourdanes

Le 26 Jan. 2018

L’émission « Des Racines et Des Ailes » diffusera au printemps un reportage sur ce patrimoine. Certaines, rénovées, sont de toute beauté

On en répertorie quelque 5.000. Ce sont les « granges foraines », les bordes, ces étables éloignées de toute habitation, situées sur des prairies de fauche en moyenne montagne des Hautes-Pyrénées.


Conçues et installées là pour éviter de transporter à la ferme le foin et le regain, car la pente et les chemins se révélaient peu praticables pour les tractions animales. Ailleurs, on en trouve de même type, qui se nomment burons en Auvergne, orris en Ariège, cortals en Catalogne ou simplement chalets dans les Alpes.

Il a fallu que le temps passe pour qu’on s’aperçoive qu’en Bigorre, elles présentaient des qualités architecturales remarquables, avec une parfaite harmonie des proportions et des toits d’ardoises comme on n’en fait plus. De là à les transformer en maison d’habitation, ou à tout le moins, de villégiature, il n’y avait qu’un pas. Le voilà désormais franchi.


À tel point qu’il y a dix ans, la Direction des territoires, dépendant de la Préfecture des Hautes-Pyrénées a décidé de rationnaliser l’affaire, en empêchant le n’importe quoi, le clinquant, le nouveau riche. Et en permettant aux bordes de rester « dans leur jus ». Les travaux n’étant autorisés que pour leur restauration ou leur reconstruction, dans un souci de préservation du patrimoine, et l’extension limitée, fin de permettre la poursuite d’activités professionnelles. Et on est prévenu, cette autorisation de procéder à des travaux ne donne pas droit aux équipements publics, au déneigement ou au ramassage des ordures.


Et avis aux futurs propriétaires : pour concrétiser leur projet, il leur faudra suivre une procédure particulière, avec autorisation préfectorale, autorisation d’urbanisme, l’intervention de la commission des sites, une description du but de l’aménagement, du paysage existant, du projet architectural (volumes, matériaux utilisés telles ardoises à clous, charpente de bois), leur technique de mise en œuvre, couleurs, percements, etc. Un vrai parcours du combattant.

Cela ne sembla pas décourager les prétendants, désormais nombreux, puisqu’un concours de restauration des granges foraines a eu lieu peu avant Noël, afin de saluer les projets de belles restaurations. La lauréate de cette première édition est Mme Igau, de Sers, dans la vallée de Barèges, suivie de MM. Pratdessus, de Grust, et Provost, de Salles-Argelès. Chacun se voyant remettre une ardoise souvenir, qu’il est prié d’accrocher à une poutre de sa grange.


Nul ne s’étonnera que d’ici quelques mois, au printemps, l’émission « Des Racines et Des Ailes » leur consacre un sujet. Ce qui devrait livrer de splendides images, et donner envie à quelques-uns, qui aiment le calme, l’isolement, la simplicité et le rustique. Le vrai, l’authentique ; les granges foraines, quoi !

http://www.hautes-pyrenees.gouv.fr/IMG/pdf/pau_doctrine_actualise_sept2011_vf-consolide_cle57e8f8.pdf

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