A l’heure où la transition écologique fait la une de l’actualité, l’annonce de cette réouverture tombe bien. Comme on dit, les petits ruisseaux font les grandes rivières. Mais, ce sera aussi un soulagement pour des axes routiers le plus souvent saturés.
Alors que la végétation avait paisiblement repris ses droits, faute de travaux d’entretien, la Région Nouvelle-Aquitaine s’est investie à fond dans une politique volontariste afin de dégager les voies de cette ligne primordiale, notamment pour les entreprises céréalières nombreuses sur cette partie du département.
Sur ce tronçon Mont-de-Marsan – Barcelonne-du-Gers, 2,65 millions d’euros (53% du budget) seront ainsi investis, pour rétablir un fret stratégique en parfaite adéquation avec le transport volumineux de céréales.
Stratégique, car une fois arrivée à Mont-de-Marsan, la production pourra poursuivre son acheminement vers les ports régionaux (Bayonne, Bordeaux, La Rochelle), mais aussi vers l’Espagne.
La réouverture, prévue pour le deuxième semestre 2020, coïncidera avec la récolte du maïs, et un trafic potentiel de 100.000 tonnes envisagé. Sachant qu’un train compte environ vingt-deux wagons et qu’un wagon représente deux semi-remorques, le calcul est vite fait pour comprendre à quel point cette ligne permettra au réseau routier de souffler, et aux automobilistes de respirer…
Certains axes devraient être relativement soulagés par ce passage de relais, notamment la D 824 qui traverse Cazères et Grenade-sur-l’Adour, mais aussi la rocade de Mont-de-Marsan.
Pour autant, il n’est pas question de supprimer tout acheminement par camion. Les entreprises garderont le choix du mode de transport.
Longtemps délaissé au profit de la route, le fret ferroviaire pourrait bien revenir en force, encouragé par les politiques de lutte contre les problèmes environnementaux, et la mise en place de la transition énergétique. Les vaches pourront brouter tranquillement en regardant passer les trains, comme autrefois…
53 % du budget pour un transport hypothétique du maïs, et le reste du temps ?
Que transportera t-il ?
L’équivalent de plus de 3000 camions transférés de la route au rail avec à la clé une réduction considérable de la pollution et de la consommation d’énergie( 1 seul train = 44 semi remorques de 40 tonnes ) et cela pour le prix de 200 m d’autoroute… Difficile de faire plus intelligent comme investissement ! Merci la région Aquitaine. Et demain on peut rêver au retour de trains de voyageurs rapides entre Tarbes-Mont de Marsan et Bordeaux par une voie quasi rectiligne. Il faudra bien finir par désenclaver nos têtes de la dépendance à la route et au pétrole.