Mais du côté de Pau, avouons que c’est le nom de Mariam Bawardi qui a marqué les esprits. Et pour cause ! Elle, dont le pape François a souligné qu’elle avait été “l’instrument de rencontre et de communion avec le monde musulman”.

Mariam Bawardi naquit dans un petit village de Galilée, et fut baptisée selon le rite de l’Eglise grecque-melkite. Elle n’avait que trois ans lorsqu’elle se retrouva orpheline. Confiée à un oncle, elle vécut en Egypte où on voulut la marier jeune. Elle refusa et s’enfuit chez un proche, musulman, qui voulut la contraindre d’embrasser l’Islam. Devant son refus catégorique, il lui trancha la gorge, mais miracle, grâce à l’intercession de la Vierge, elle survécut et guérit.

De ce jour, elle ne cessa ses voyages, d’Alexandrie à Jérusalem, de Beyrouth à Marseille, servante dans des familles pauvres, que pour entrer au Carmel de Pau. C’est là, soeur converse, qu’elle recevra le nom de soeur Marie de Jésus Crucifié. A Bethléem, elle fonda le tout premier couvent carmélite de Palestine. Et mourut à 32 ans des suites d’un accident de chantier, et d’une fracture du bras transformée en gangrène.

Béatifiée le 13 novembre 1983 par le pape Jean-Paul II, il aura fallu attendre ce 17 mai pour la voir canonisée. L’une de ses plus belles citations fut : “Il n’y a que l’amour qui peut remplir le coeur de l’homme. Le juste avec l’amour et une pincée de terre est rassasié ; mais le mauvais, avec tous les plaisirs, les honneurs, les richesses a toujours faim, toujours soif. Il n’est jamais rassasié.” A méditer, assurément…