Le budget 2014 prévoit encore un montant net d’émission de dette (moyen et long terme) impressionnant : 174 milliards d’euros. Un niveau extrêmement lourd qui place la France en deuxième position dans la zone euro, derrière l’Italie. En plus, les sommes qu’il va falloir emprunter pour rembourser la dette accumulée les années précédentes font peur : 100 milliards et 2014 et 140 milliards en 2015 !
Pour faire face, l’Etat n’a que 2 leviers : la réduction du déficit (qui est moindre qu’espéré) et les rachats de dette. Ainsi, l’Agence France Trésor (AFT), qui rachète environ 20 milliards d’euros de titres en circulation chaque année, va devoir redoubler d’efforts pour tenter de réduire ce « mur » vertigineux qui se dresse à l’horizon 2015. La tâche sera d’autant plus délicate que les conditions de marché s’annoncent difficiles. La dette française est détenue à 62% par des investisseurs étrangers qui deviennent prudents. Et, il est à craindre que certains se retirent dès qu’ils percevront un risque de voir la note de la France dégradée sous AA. On comprend mieux les vives réactions du gouvernement à la suite de la dernière dégradation par Standard & Poor’s le mois dernier.

François Loustalan