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Je dis ça je dis rien...

Le 20 Août. 2016

Le juste titre

Des fois, juste des fois, enfin plus exactement une fois, on a rêvé que PresseLib’ fasse dans la rubrique chiens écrasés, le faits divers stupide, l’information superficielle. Oui, et ce n’est pas vieux, pour tout avouer.

C’est en parcourant le bouquin (à paraître le 5 novembre) “Tout va bien” de Adrien Gingold qui compile les titres 2015 les plus drôles et les plus fous de la presse française. Evidemment, hors de question ici de tous les rapporter, mais certains nous ont valu tant d’étonnement ou de fous rires, qu’on n’a pu éviter de vous en faire profiter.

Sélection…


“Un perroquet fugue pendant 4 ans et revient en parlant espagnol” (L’Obs)
En lisant l’article, on apprend aussi qu’il réclame un certain Larry. Mais nulle part, ça ne dit s’il joue des castagnettes. Ça ouais, ce serait de l’info ! Tout de même, le Nouvel Obs ! On rêve ou on est tombés bien bas ?

“Ardèche : l’Asiatique voleur de slips et saucissons avait sept identités” (Le Dauphiné)
Ce que le titre ne dit pas mais que nous nous empressons de vous révéler, c’est qu’il est tombé pour un vol de 12 euros. En revanche, Mongol ou Chinois, on n’est pas bien sûr, d’où le très général “Asiatique” du titre. Y a des fois où un journaliste doit savoir rester prudent.

“La police frappe à sa porte, il est nu et mange du cassoulet” (20 minutes)
Ok, le mec, à l’école de journalisme de Trifouillis-les-Oies, ils lui ont dit : “Le titre est supra important, il doit tout dire, tout en donnant envie au lecteur d’aller plus loin. N’oubliez pas, le sexe, la violence et l’argent sont vendeurs en journalisme” Donc, le mec, il te colle du détail gastronomique parce qu’en France, la bouffe, on pense qu’à ça, et du sexe (non pas, parce qu’en France, on pense qu’à ça, mais ici le qualificatif “Nu” vaut sexe. C’est comme ça !).

“Rennes : sa femme accouche, il s’enfuit avec le placenta” (La Dépêche)
Là, on a été obligés de lire l’article, parce qu’on était persuadés que le “il” faisait référence en fait au toutou de la famille, excusable, mais non ! Et l’explication du vol de placenta est encore plus “gore” que le titre. Accrochez-vous. Le type aurait revendu le placenta, because aux États-Unis (qui a dit “ces gros tarés” ???), des stars notamment (qui a dit “encore plus tarées” ???) mangeraient le placenta maternel parce qu’il est gavé de vitamines, favorise la lactation et soigne la dépression post-partum. Bon ap !

“Addict au heavy metal, il obtient une pension d’invalidité” (La Dépêche)
Déjà, savoir que ça se passe en Suède, aide à la compréhension. Sont fous ces Suédois ! Le type a écumé les cabinets de psy, jusqu’à en trouver 3 qui ont compris sa passion dévorante. En effet, comment trouver un boulot quand on enfile les 300 concerts par an ? Et en plus, le garçon était discriminé en raison de ses cheveux longs, ses tatouages et son look… Résultat, hop, une pension d’invalidité qui vient compléter un boulot de plongeur dans un resto, où il est interdit de lui faire une remarque sur son accoutrement, et où il a le droit d’écouter du heavy pendant qu’il fait la vaisselle (avec un casque), et le droit de partir plus tôt les jours de concert. Patron, là, faut vraiment qu’on cause… Comment ça, PresseLib, pas suédois ? Ah bonnn ?

“L’adolescent se masturbait à chaque passage du tracteur” (Le Progrès)
Le jeune homme avait 16 ans, mais ce que l’article ne dit pas, c’est combien de fois par jour le tracteur passait…

“Elle ne finit pas ses tomates et la situation dégénère” (La Nouvelle République)
Basique. Monsieur prépare un boeuf-carottes, madame dit qu’elle n’en veut pas et préfère une salade de tomates. Mais elle ne finit pas ses tomates. Monsieur le prend mal. Quand monsieur le prend mal, monsieur toujours s’énerver violemment, monsieur la chope, monsieur la tabasse, monsieur se fait gentiment cueillir par les flics. Monsieur passe au tribunal. Mais voilà, en pleine audience, madame pleure, madame veut retrouver son chouchou d’amour, pour qu’ils mangent tous les jours du boeuf-carottes sans salade de tomates… et voilàààààààààààààààààààà…

Allez, d’autres mais qui se passeront de nos méchants commentaires…

“A 91 ans, il réalise enfin son rêve : enfoncer une porte de garage” (Le Point)

“Brest : pour impressionner, le braqueur coupe une baguette de pain” (Ouest France)

“Evreux : il barre la route des policiers avec une imprimante pour empêcher l’arrestation de son frère” (Paris-Normandie)

“Elle oblige ses enfants à sauter des repas pour se payer une paire de seins” (20 Minutes)

“Scandaleux : on a volé les peluches sur la tombe du petit Castiel, mort après avoir mangé un Babybel au Carrefour Market de Houdeng !” (La Nouvelle Gazette – Belgique)

Stopppppppppppppppppppppppppppppp, ohlalala mais c’est une blague ou quoi ? Et pourtant, non… (http://www.lanouvellegazette.be/1297182/article/2015-05-27/scandaleux-on-a-vole-les-peluches-sur-la-tombe-du-petit-castiel-mort-apres-avoir). Les faits sont ignobles, mais franchement, cette façon de présenter les choses l’est encore davantage. Ça oblige à rigoler alors qu’on ne veut pas ! Non, ON NE VEUT PAS, mais hiihihihi, ouhhhhouuuhouuuu, ouhlala, NON ON NE VEUT PAS…

“Norvège : il s’évade de sa prison en surf” (Le Figaro)

“Rochefort : il cambriole son ami qui lui a déchiré sa photo d’Hitler deux ans plus tôt” (Sud-Ouest)
Stooooppppppppppppppp ! Vous apprécierez la précision selon laquelle le cambrioleur SDF nostalgique de la photo d’Hitler à laquelle il tenait tant, en a profité au moment de son arrestation, pour vanter les mérites de… DAESH…

“Rhône : il s’endort devant sa télé et se la fait voler” (M Lyon)

“Il danse en léchant un crapaud : la police l’arrête” (Direct Matin)

“Il réécrit la Bible car il la trouve “mal écrite” (L’Essentiel)

“Rennes : Sébastien a couru après son bus pendant 4 kilomètres” (20 Minutes)

“Valenciennes : sa compagne s’enfuit en sautant par la fenêtre, il tue le chat” (La Voix du Nord).

Franchement, tous ces grands noms de journaux associés à des titres aussi débiles. Non, finalement, c’est bien que chez PresseLib’, on soit exemptés de faits divers (même en été, ok je sors)… Notre orgueil naturel s’en trouve préservé, ouf…

Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien…

Gracianne Hastoy

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