Peu probable que vous ayez déjà eu l’occasion d’en apercevoir un, car il est discret. Si discret d’ailleurs qu’il ne fut découvert qu’en 1811, gloire au naturaliste français Etienne Geoffroy Saint-Hilaire (ça, c’est un nom !). Sacré nageur, notre Desman tout pyrénéen sort surtout la nuit, mais de février à mai, s’organise quelques expéditions diurnes.

Seulement voilà (musique de film catastrophe), c’est là que nous prenons notre casquette d’apprenti Brigitte Bardot ou Alain Bougrain-Dubourg. Car l’habitat du Desman des Pyrénées est menacé, et à terme, la race aussi par ricochet. Ce n’est pas nous qui l’affirmons mais les scientifiques du programme européen Life+ desman. Réunis récemment à Toulouse, ils ont fait valoir que les chiffres sont affolants et que l’aire de répartition du Desman a chuté de 60% en 20 ans.

Du coup, on prend le Desman par les cornes (ici, la trompe), ou plutôt on lui place un émetteur qui permet le radio-pistage pour voir comment mieux le connaître et donc le préserver. Le petit Desman qui était déjà classé dans les espèces vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature, est ipso facto entré dans la catégorie “quasi menacée” au niveau national.

L’Europe a débloqué des sous, et finance à 50% le projet Life+ Desman d’un montant de 2.5 millions d’euros. Pour qu’un jour, le Desman pullule et qu’on puisse enfin l’admirer… Sans le mettre en danger.