Le Shu Feng Ya Yun, pour briller dans soirées mondaines. Rien à voir avec un opéra à l’occidentale, mais spectacle incontournable pour celles et ceux qui se rendaient à Chengdu. Car si la Chine comptait plus de 1.300 opéras locaux, celui du Sichuan était dans les premiers et les plus anciens.
Il fallait s’attendre davantage à un divertissement scénique qu’à un opéra pur et dur. Récitals solos de musique traditionnelle, théâtre d’ombres, farces, danses et surtout le « changing faces » qui est le clou du spectacle, avec des masques qui tombent à une vitesse folle et changent la physionomie des artistes.
Une heure trente de fantaisie et de costumes époustouflants. Ce qu’elle aima, c’est la possibilité de voir les artistes se maquiller et se changer. Mais aussi les immenses théières avec un bec long et effilé avec lesquelles on remplissait leurs tasses d’un parfumé thé au jasmin. Ils étaient installés autour de tables basses, avec des fauteuils en osier, le thé était offert à volonté, accompagné de « pipas », graines de tournesol grillées et de pop-corn. On pouvait bien évidemment commander une bière chinoise, mais c’était payant.
Avant que le spectacle ne débute, on pouvait aussi… se faire nettoyer et masser les oreilles, une technique que semblaient apprécier les chinois, directement inspirée de l’auriculothérapie, prisée en médecine chinoise. Ou plus classique, se faire masser la nuque et les épaules, histoire de se relaxer avant le spectacle. Cela se faisait le plus naturellement du monde, face au public. Dans le genre décomplexé…
Ensuite, une présentatrice mince et racée, dans une superbe robe de soirée, faisait son entrée et annonçait les numéros. Pas besoin de comprendre le chinois pour apprécier l’art éminemment scénique de chaque représentation, même si l’on dut admettre que le sketch du « clown » avec une épouse qui lui tapait dessus aurait mérité traduction, vu comment se tordaient de rire les Chinois présents. Sûrement un côté très vaudeville… On en déduisit que le monsieur rentrait bourré à la maison, et que sa femme l’engueulait ferme, ce qui était un thème somme tout très international… Mais peut-être que peut-être pas… On ne le saurait jamais.
En tout cas, l’expérience valait la peine, même si l’on commençait à murmurer de-ci de-là que c’était de la roupie de sansonnet comparé au spectacle qui les attendait à Lhassa, dans quelques jours.
Dans quelques jours ? Le stress et l’émotion commençaient à grandir… En attendant, bon public, elle apprécia ce spectacle culturel différent, si dépaysant. Mais refusa qu’on lui mette des tiges de fer dans les oreilles pour une auriculothérapie en direct-live. Elle voulait bien donner de sa personne, mais il y avait des limites…
la vidéo qui dit en images le texte et ses mots, je trouve ça génial, vraiment… un regal mais vivement le Tibet