La formation en alternance et les contrats de professionnalisation sont souvent la solution idéale pour entrer dans la vie professionnelle ou pour se reconvertir dans un autre métier. Le taux de réussite est particulièrement important, tout simplement parce qu’il y a un gros travail en amont pour faire du sur-mesure. Rencontre avec Valérie Demangel, directrice du Greta Sud-Aquitaine (Bayonne, Dax, Mont de Marsan, Pau)…
L’alternance est-elle une priorité pour le Greta ?
Valérie Demangel – Oui, il faut savoir que nous avons 750 contrats de professionalisation en cours sur les 4 agences. L’alternance fait partie de nos activités principales. Elle est essentielle, d’une part pour apporter des réponses aux entreprises sur des métiers en tension et qui ont besoin de personnes qualifiées pour se développer, d’autre part pour permettre à des jeunes ou des demandeurs d’emploi de découvrir des opportunités de travail. Notre vocation est ainsi de contribuer au développement de nos territoires grâce au renforcement des ressources humaines et de la qualification.
Vous intervenez très en amont ?
V. D. – Nous avons des entreprises clientes depuis des années auprès desquelles nous recueillons les besoins, les diplômes et les cursus qu’ils recherchent. Nous en contactons d’autres régulièrement dans les domaines les plus variés : agroalimentaire, aéronautique, énergie, bâtiment, hôtellerie-restauration… Mais comme pour de nombreux métiers peu de jeunes, et de moins jeunes, sont spontanément intéressés, nous faisons un gros travail de valorisation auprès du public.
C’est à dire ?
V. D. – Le Greta mène de multiples actions de sensibilisation auprès des établissements d’enseignement, dans les salons liés à la formation et à l’emploi, avec les réseaux de prescripteurs (Missions locales…), ou encore en organisant des job dating. A partir de là, nous repérons les personnes intéressées par un contrat de professionnalisation. Ils bénéficient alors d’une préparation à un entretien d’embauche, par exemple avec une conseillère en image et des ateliers pour limiter au maximum les échecs pendant les rendez-vous. Il faut savoir que les employeurs ont la même exigence que pour un CDI.
En fait, le Greta amène des candidats vers les entreprises…
V. D. – Oui, et donc des candidats préparés. Nous effectuons un gros travail en amont, une préparation sur mesure pour coller au mieux à la personnalité de chaque candidat. Souvent, un parcours se construit en plusieurs phases avec une préqualification afin de donner un maximum de chances de réussite. Il faut savoir prendre le temps nécessaire pour construire le bon parcours et permettre aux candidats de porter un autre regard sur les métiers disponibles, notamment dans l’industrie. En France, on oriente trop souvent les gens en fonction de profils et non pas des possibilités d’emploi local. D’où un grand nombre de personnes qui n’arrivent pas à s’insérer dans la vie professionnelle. Nous leur apportons du pragmatisme.
Vous assurez un accompagnement pendant le contrat ?
V. D. – Pendant l’alternance, il y a un double accompagnement par le tuteur de l’entreprise et par un référent pédagogique. En plus des évaluations individuelles, nous organisons des réunions collectives avec les responsables des relations humaines et de la production dans les entreprises. Ces échanges permettent d’améliorer en permanence les conditions de l’alternance, de l’accueil, de l’intégration, du suivi… Ces rencontres sont aussi l’occasion parfois d’échanger des CV, voire même d’organiser des recrutements en commun.
Les contrats de professionnalisation sont-ils efficaces ?
V. D. – Les taux d’insertion dans les entreprises sont bien plus élevés que sans alternance. Et pour les métiers en tension, on frôle les 100% de recrutement en CDI. Ce résultat est directement lié à l’importante préparation réalisée en amont. Le Greta insiste aussi beaucoup sur le comportement dans l’entreprise, sur le respect des règles, des devoirs… En plus du savoir-faire, le savoir-être est essentiel pour réussir dans l’entreprise d’accueil.
A qui s’adressent ces contrats en alternance ?
V. D. – Ils concernent les très jeunes, après le Bac, qui veulent entrer rapidement dans la vie professionnelle. Mais aussi, des jeunes adultes avec un premier parcours qui ne leur convient pas ou qui n’offre pas de débouchés. Ils se tournent alors vers un cursus plus professionnel. Nous avons également des 45-50 ans en provenance de métiers très divers qui doivent se reconvertir pour retrouver un emploi. La motivation est le point essentiel, c’est le moteur qui permet de franchir de nombreux obstacles. Car ces parcours de professionnalisation peuvent ouvrir de nombreuses voies nouvelles pour les candidats.
Interview très intéressante.
En effet, l’alternance est un véritable tremplin vers l’emploi, notamment dans les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie.
Bonne journée,