Et pourquoi donc le Béarn ne possèderait-il pas ses propres brasseries, produisant une bière artisanale et donc locale ? Une idée qui trotte derrière la tête de certains, voulant marcher sur les traces de la Capetout d’Hervé Dufau qui, voyant le succès des bières basques (Eki ou Oldarki) eut l’idée il y a quelques années d’en commercialiser une à l’aspect local, avec sur l’étiquette un Béarnais à pipe et à béret.
Il fut suivi par les trois jeunes compères palois de la Brasserie béarnaise, au projet associatif qui permit de récolter les fonds nécessaires au lancement de la « Shuc » une blonde au malt allemand et au houblon alsacien, dont les promoteurs envisagent d’en brasser 350 hectolitres chaque année. Il faut dire que le concept de la bière régionale fait son chemin, le nombre de micro brasseries étant passé en vingt ans d’une cinquantaine à plus de cinq cents de nos jours. Et sachant que la bière, après le thé, est la boisson la plus vendue dans le monde…
Message reçu en Béarn, puisqu’en moins de trois ans, plusieurs producteurs de bière ont à leur tour sauté le pas, jouant la carte de l’enracinement afin de faire oublier le goût industriel. La « Maria Blanca » tout d’abord, créée par l’Oloronais Jean-Luc Lacanette, par ailleurs professeur au Lycée agricole de Mauléon, une bière ambrée à la note caramélisée, avec un houblon alsacien et des malts du Loiret. Encore au stade de l’artisanat, il n’envisage toutefois pas de dépasser les 10.000 litres par an. Nectar exige.
Citons également la Brasserie Taulèr, inaugurée cette semaine à Morlanne, proposant ses deux boissons bio : une blonde, la Pègue et la Cap Bourrut, ambrée, toutes deux brassées par Emmanuel Heiblé, à base de malt d’orge du nord de la France et de houblon d’Alsace.
Etape suivante pour nos nouveaux brasseurs : trouver en Béarn ce fameux or vert, un houblon local, afin d’enraciner davantage leurs produits. Il paraît qu’il exige un climat tempéré. Pas gagnée, cette affaire, mais tchin-tchin aux nouveaux brasseurs. Et à consommer toujours avec modération…
Je témoigne : les bières béarnaises tiennent la route
” créée par l’Oloronais Jean-Luc Lacanette ” ça ne s’invente pas, ça serait une excellente dénomination commerciale!
Vive les vraies bières artisanales!! On a hate de refaire les stocks 😀