Plus de 30 ans après son lancement, le TGV, fleuron de la technologie française, traverse une mauvaise passe. Alors qu’en 2008, les trains à grande vitesse permettaient à la Sncf de dégager une marge opérationnelle de 20%, en 2014 le résultat sera 2 fois moindre, avec en prime une baisse de fréquentation. Comme les investissements sur les nouvelles lignes à grande vitesse ont été bloqués par le gouvernement, c’est tout un symbole du savoir-faire industriel tricolore qui se trouve aujourd’hui à l’arrêt, et même remis en question.
Les voyageurs comme les élus et les dirigeants regardent davantage à la dépense. Or, ce n’est pas seulement une question d’argent. C’est une question de principe. Le rail à grande vitesse est une belle réussite qui a déjà bouleversé la carte de la France. Et l’on sait pertinemment qu’il est un élément essentiel du développement régional. Si le TGV arrive un jour sur le bassin de l’Adour, à Mont-de-Marsan, Dax, Bayonne, Hendaye, Pau et Tarbes, le gain le plus important ne sera pas d’être plus proche de Paris et de Madrid. La vraie valeur ajoutée sera de transformer le Sud-Ouest en une véritable agglomération, avec la capacité de travailler et de vivre dans des villes qui se retrouveront à moins d’une heure les unes des autres.
François Loustalan