André Tauziède, vous connaissez ? Probablement pas et il est grand temps de réparer l’oubli. Car le sculpteur auscitain, né en 1916 à Bourrouillan, en terre gasconne (et décédé en 2001), est l’exemple parfait de l’artiste méconnu, bien qu’on lui doive quelques œuvres qui font la fierté de la ville d’Auch, tels les deux lions surplombant l’entrée de la rue de la République, le bas relief  du hall de la Polyclinique de Gascogne, avenue Sambre et Meuse, la Marianne trônant dans le bureau de Monsieur le Maire, ou une réplique du d’Artagnan de Michelet, destinée au Campus de l’Université de Cincinnati (dans l’Ohio, aux USA, oui). Et de bien d’autres œuvres en tout point remarquables.

Profil atypique que celui de cet autodidacte, qui resta modeste toute sa vie, gardien de vaches dans ses jeunes années, qui pour tromper le temps commence dans les prés à modeler de petites statuettes avant de se lancer, après son temps de travail à la tuilerie Lartigue & Dumas, dans la sculpture.

Et quitte à évoquer la mémoire d’André Tauziède, autant rappeler l’aventure subie en 2007 par sa statue de l’amiral Villaret de Joyeuse, sise en place d’Auch : un beau matin, le marin avait perdu sa main. Vandalisme ? Vol ? Fétichisme ? Un peu de tout ça, puisqu’un collectionneur mal intentionné avait dérobé la hache qu’il tenait, ainsi que les cinq doigts, laissant le moignon bringuebalant. Tauziède avait donc dû sculpter une nouvelle mimine, provisoire, tandis qu’un artisan local avait de son côté fabriqué une nouvelle hache. A peine posé, l’ensemble cède de nouveau, contraignant l’artiste à en refaire une nouvelle, qu’il fixe cette fois à l’aide d’une tige en fer et de colle forte.

La suite de l’histoire, Marc Tauziède, son fils, et Pierre Dutil le président des Amis du vieil Auch, vous la raconteront avec beaucoup d’autres anecdotes ce soir mercredi, à 15 heures et à 18 heures, au Mouzon (salle du premier étage). L’entrée est gratuite, et vous pouvez réserver au 05 62 05 74 79.