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Coup de cœur - Un projet alimentaire en Bigorre

Le 16 Sep. 2018

La communauté d’agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées a décidé de prendre l’initiative pour aider les 1650 ménages qui ont du mal à se nourrir…

1 Français sur 5 ne peut pas faire 3 repas par jour. C’est ce qui ressort d’un récent sondage réalisé par Ipsos-Secours populaire. Aujourd’hui plus de 8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté.


Certains n’ont pas attendu la publication de ces chiffres insupportables pour sonner l’heure de la révolte. C’est le cas de la région de Lourdes qui a initié en 2016, un projet alimentaire territorial. Il vient d’être étendu à la Communauté d’agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées. Car, sur ce territoire 1650 ménages sont en insécurité alimentaire.

Les pistes à explorer pour stopper l’hémorragie seront connues le 25 septembre lors d’un séminaire de l’agglomération à Jullian.


Pour manger sain et à un prix abordable, il faut privilégier les producteurs locaux. Pourquoi aller chercher des légumes en Espagne avec tout cela implique ? (coût du transport et émission de CO2) alors que l’on peut les faire pousser sur place. Pour l’heure, il existe peu de zones maraîchères sur l’agglo, mais des terrains fonciers publics sont disponibles.

On pourrait ainsi développer des circuits courts, de préférence en agriculture bio. Directement du producteur au consommateur, en évitant les intermédiaires pour rester dans des coûts raisonnables. On pourrait inciter les économes de cuisines centrales à acheter dans ces structures.

On devrait encourager à manger mieux, et à éviter le gaspillage alimentaire avec la complicité de Sodexo et Sogères, deux prestataires en restauration hors domicile.


On pourrait sensibiliser les écoliers, les collégiens et les lycéens au goût des « vrais » aliments au travers de cours de cuisine. On pourrait également développer la création de jardins partagés (en sollicitant les bailleurs sociaux pour trouver des emplacements) et, dans le cadre de la politique de la Ville, délocaliser dans les quartiers populaires les marchés de plein air qui ne se tiennent qu’à Tarbes et Lourdes.

On pourrait aussi se tourner vers les lycées agricoles, plutôt spécialisés dans l’élevage, pour qu’ils s’investissent eux aussi dans l’agriculture maraîchère.


Dans toutes ces propositions, on n’aborde que le côté maraîchage. Autre piste, favoriser l’implantation et le développement des entreprises de transformation comme les conserveries ou les producteurs de salaisons, en leur présentant l’offre de marché potentiel sur le territoire, voire en apportant des aides à l’installation. Mais aussi, fortifier les relations avec les producteurs de lait, les éleveurs bovins et ovins.

Enfin, il est envisagé d’entreprendre une démarche auprès des hôteliers et restaurateurs lourdais pour les inciter à acheter plus de produits locaux bio.


Toutes ces pistes seront donc débattues lors du séminaire. Le mouvement devrait démarrer dés 2019. Dans ce programme la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées a un rôle majeur à jouer. De leurs côtés, la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) Occitanie et le Département des Hautes-Pyrénées accompagnent ce projet alimentaire qui devrait s’échelonner sur 5 ans.

En tout cas, la Communauté d’agglomération Tarbes Lourdes Pyrénées y croit. D’autant qu’au sein du comité de pilotage, il y a des représentants du monde agricole, en l’occurrence des membres des Jeunes agriculteurs (JA 65) concernés par tous ces dossiers dans leur quotidien.

 

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