Originaire de Poitiers, c’est le chef le plus étoilé au monde, avec 28 macarons décernés par le Guide Michelin en 2013. Et pourtant, son installation à Bordeaux lui vaut quelques sérieux désagréments.
Lundi, sur LePoint.fr, Joël Robuchon a annoncé qu’il allait porter plainte en diffamation après les accusations portées contre son bras droit Tomonori Danzaki, au restaurant « La Grande Maison », ouvert le 9 décembre dernier à Bordeaux (voir notre article du 7 novembre – cliquez ici) avec Bernard Magrez.
Et…
Tout est parti d’une « enquête » diffusée par le site Internet FranceTVinfo dans laquelle un ancien commis (ayant travaillé deux jours dans le restaurant bordelais) porte des accusations de brimades et de harcèlement.
Devant le relais incroyable donné à ces déclarations par d’autres médias, Joël Robuchon a décidé de réagir en annonçant qu’il allait porter plainte contre ces « allégations mensongères » et ces propos « diffamatoires ».
Le chef étoilé s’étonne que personne n’ait « tenté de recueillir son point de vue à l’occasion de cette enquête qui, en en dépit de la désignation expresse d’une cible autre que lui en la personne de son chef exécutif collaborateur de très longue date, reconnu dans le monde entier, porte très gravement et injustement atteinte à sa réputation ».
Et Joël Robuchon de souligner que ses équipes, dans les nombreux et prestigieux établissements qui portent son nom, « se caractérisent par une fidélité unique au monde et une harmonie dans l’exécution qui rendent peu crédible le dossier à charge monté à Bordeaux ».
De plus, il rappelle que sa formation de compagnon (« Poitevin la Fidélité ») et son « engagement constant pour la transmission du savoir culinaire à la jeunesse sont aux antipodes des comportements évoqués ».
Joël Robuchon s’interroge « sur les intentions » de l’auteur de cet article et de ceux qui l’ont relayé, d’autant plus qu’ils ont mis en avant que “La Grande Maison” n’avait pas obtenu d’étoile au Guide Michelin 2015, comme pour conforter les accusations.
Une absurdité puisque l’édition du Guide Rouge était bouclée avant l’ouverture du restaurant bordelais. Le chef étoilé voit dans ces agissements « au mieux une méconnaissance du sujet et hélas, au pire, une intention de nuire ».
L’affaire est exemplaire. Plusieurs médias ont ainsi mis en accusation sur la place publique l’un des plus brillants chefs français, qui emploi des centaines de personnes dans le monde entier (qui ne s’en plaignent pas).
En donnant une importance démesurée aux déclarations d’un commis n’ayant travaillé que deux jours dans un de ses établissements, ces médias ont semé le doute sur cette personnalité hors norme et qui porte très haut les couleurs de la gastronomie française.
Le mal est fait.
Dans cette période où l’on célèbre tant la sacro-sainte liberté de la presse, il ne faudrait pas oublier de parler de la responsabilité de la presse.
D’accord avec vous, souvent la presse bombarde des accusations graves avec des conséquences parfois dramatiques pour les gens, et quand la justice donne raison aux personnes ainsi accusées, il ne publient qu’un petit article dans un coin.
Vu le nombre de grands restaurants que Joël Robuchon dirige dans le monde entier, cela se saurait si ce n’était pas un remarquable patron, en plus d’être un chef énorme
Oui, j’ai vu effectivement ces derniers temps des pages entières dans la presse régionale. On avait l’impression que Robuchon était un horrible personnage. Il a raison de porter plainte, on n’a pas le droit de relayer et de grossir de telles accusations, pas vraiment crédibles.
La presse n’a pas à se substituer à la justice et encore moins à la devancer. Si cet employé de deux jours porte plainte réellement (ce qui ne semble pas être encore le cas), ce sera à la justice de vérifier d’abord si cette plainte est crédible et si elle donne suite. Là, une nouvelle fois, les médias dépassent gravement leur rôle.
Si la presse va très mal, c’est aussi pour cela. Parce qu’elle recherche de plus en plus le scandale. Ca fait vendre sur le moment, mais cela porte un discrédit durable sur toute la profession
Quand un journal rapporte un fait qui s’avère faux , il devrait être sanctionné et même fermé !! Il faudrait vérifier la véracité de l’info avant de la publier !! Maintenant c’est l’inverse , on “balance” et on verra après !! Et on s’étonne que la presse ne se porte pas bien !!
Je connais au moins un chef d’entreprise de la région qui a eu le même genre de “traitement” dans la presse. Alors qu’il n’y avait rien de sérieux, il s’est retrouvé accusé dans le journal en question. Les conséquences pour lui ont été très graves. Ce n’est pas ça la liberté de la presse.
Frisette a raison. Il faudrait être plus sévère avec les journalistes qui se permettent ces dérives qui peuvent détruire des gens. La presse n’a pas la liberté de démolir les gens.
Ben c’est pas compliqué : tout est bon pour vendre
Frisette, la sanction est simple : il suffit de leur couper les millions et les millions de subventions qu’ils reçoivent du gouvernement
M. Robuchon n’a pour l’instant pas démenti le fait que 9 employés l’aient quitté (article paru dans sud ouest le 06/02/2015).
On connait le caractère des cuisiniers (on est tous chef) et j’ai peur que la starisation à l’extrême ne leur fasse monter la tête démesurément.
Sachez rester simples messieurs (étoilés ou pas). Nous venons avant tout chez vous pour partager des moments de convivialité.
Bernard, vu le ton du journal (que tu cites) dans ses articles à charge contre Robuchon, je pense qu’il faut être prudent sur ses affirmations et Robuchon a raison de ne pas leur répondre directement. Après tout c’est une affaire interne. Je n’ai jamais vu la presse faire des articles sur ses problèmes sociaux internes, et dieu sait s’il y en a.
Comme le dit Jacqueline, il y a un problème. Les médias s’ils veulent rendre publiques des problèmes internes d’une entreprise (comme pour Robuchon), ils devraient en faire de même et rendre publique leurs propres problèmes internes. Non ?