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Laàs veut se placer sur la route du chanvre

Le 25 Juin. 2018

Jacques Pédehontaà demande au président de la République d’ouvrir son territoire béarnais à une expérimentation pour la production de cannabis thérapeutique, voire récréatif…

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Le maire de Laàs veut, une nouvelle fois, prendre une longueur d’avance dans l’éventualité d’une évolution de la légalisation de la culture du chanvre, dans des conditions parfaitement sécurisées.


La motivation de Jacques Pédehontaà est très simple : trouver des solutions pour sauver son territoire rural d’une désertification catastrophique, et plus encore pour permettre aux agriculteurs de survivre. On explique…

L’élu local est parti du constat que l’Uruguay et le Colorado ont lancé le mouvement de la dépénalisation du cannabis, et que d’autres pays vont suivre rapidement comme le Canada (en octobre prochain) ou encore le Portugal. Sans attendre que la France évolue (ou pas) dans ce sens, la commune de Laàs se porte officiellement candidate pour devenir un territoire expérimental au niveau notamment de l’utilisation thérapeutique du cannabis afin de soulager des douleurs aiguës. Mais aussi pour ce que l’on appelle le cannabis récréatif avec une très faible taux de principe actif. Il n’est pas le seul, puisque le Lot-et-Garonne et la Creuse sont également sur les rangs.

 


Sans entrer ici dans le fond du débat sur la dépénalisation du cannabis, l’idée de Jacques Pédehontaà est de présenter une démarche complète, parfaitement sécurisée, pour être en mesure de mener une telle expérimentation. Ceci en associant les agriculteurs, mais aussi les pharmaciens, les buralistes et une société de sécurité, le tout placé sous le contrôle de la Préfecture.

« Les pharmaciens ruraux disparaissent, de même pour les buralistes. C’est une catastrophe pour nos territoires où, en plus les agriculteurs vivent souvent dans des conditions extrêmement difficiles. En devenant territoire expérimental, Laàs et le Béarn des Gaves pourraient sortir de cette impasse » précise le maire et conseiller départemental.

 


Dans sa lettre au président de la République, Jacques Pédehontaà, met en évidence 4 avantages majeurs en cas de dépénalisation en France : d’abord, apporter un nouveau revenu aux agriculteurs, sachant que 1 hectare de culture peut générer 35.000 euros net annuel ; ensuite, organiser une filière autour d’agriculteurs qui cultivent et transforment, de pharmaciens qui distribuent le cannabis thérapeutique, de débitants de tabac qui font de même pour le cannabis récréatif permettrait de créer environ 30.000 emplois directs, mais surtout de sauver un grand nombre d’entre-eux d’une disparition programmée.

 


Troisième avantage, « la légalisation sous le contrôle de l’Etat permet d’arrêter immédiatement tous les trafics liés à « l’herbe », mais surtout le contrôle par l’Etat de toute la filière (culture, transformation, distribution, commercialisation) représente un enjeu fiscal de prélèvement avec une nouvelle taxe se chiffrant en milliards d’euros ».

Enfin, l’élu béarnais considère que « l’usage de cette nouvelle taxe perçue par l’Etat permettrait d’améliorer le revenu des petites exploitations agricoles, des pharmaciens et des buralistes ruraux ». Il préconise que les taxes ainsi prélevées servent « 3 enjeux qui pourraient devenir cause nationale : l’école et la prévention de l’usage des stupéfiants ; les Ephad et la silver économie ; l’agriculture (exploitations de moins de 30 hectares), avec un nouveau plan d’aides dirigées vers les produits bio et les circuits courts ».

 


Pour porter ce projet, Jacques Pédehontaà peut compter sur une vingtaine d’agriculteurs, autour de Jean-Marc Maysonnave (Oraàs), sur le président des buralistes béarnais, Jérôme Récapet (Navarrenx), sur les pharmaciens Joël Presani (Rivehaute) et Hervé Dauphin (Navarrenx), sur le docteur Yann Gegu (Sauveterre) et sur Michel Camborde (Adour Sécurité à Serres-Castet). Cette dernière pouvant assurer la surveillance des cultures.

 


Voilà un projet qui fera certainement beaucoup parler. Le mérite de Jacques Pédehontaà est d’oser aborder des problématiques délicates et importantes, de véritables enjeux de société avec la volonté farouche de rouvrir des horizons aux territoires ruraux.

Emmanuel Macron va t-il répondre à la missive venue du Béarn profond ? En tous cas, il ne doit pas compter sur le découragement du maire de Laàs qui ne lâche jamais rien.

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