L’institution Adour, établissement public territorial unissant les 4 Conseils départementaux du bassin, avait lancé en 2016 une étude prospective « Adour 2050 ». Sa deuxième phase s’est achevée. On vous raconte.
Après un diagnostic tendanciel, cette seconde phase de l’étude portait sur l’élaboration d’une demi-douzaine de scénarios alternatifs et sur la modélisation de leur impact socio-environnemental. L’institution en a retenu deux, jugés les plus souhaitables.
Le 24 janvier 2018, la première phase de l’étude « Adour 2050 » avait débouché sur un constat plutôt limpide : « Les enjeux de gestion de l’eau et des milieux aquatiques du bassin de l’Adour et des côtiers basques s’aggraveront pour la gestion quantitative de l’eau à l’horizon 2050, par rapport à une situation actuelle déjà fort délicate, si le développement socio-économique du territoire continue sa trajectoire tendancielle ». Par « tendancielle », il faut en gros entendre « naturelle », autrement dit une trajectoire neutre sans changement de comportement ni impulsion politique.
Une mise en garde sérieuse, qui sans verser dans le catastrophisme tablait sur la stabilité de l’état écologique des cours d’eau (du fait des actions déjà entreprises), mais pointait le risque de voir des problèmes de qualité de l’eau subsister localement, et l’impact des inondations s’accroître « par l’augmentation des biens et des personnes dans les zones déjà à risques, même si l’on s’attend à des crues décennales moins intenses qu’aujourd’hui ». Deux facteurs principalement mis en cause : le changement climatique et l’inadéquation entre aménagement du territoire, développement socio-économique et enjeux liés à la gestion de l’eau. Lors de cette première phase, l’Institution Adour, créée en 1978, avait planché sur l’état futur de la ressource avec 65 parties prenantes du monde agricole, de la pêche ou de l’environnement.
Place aux mesures concrètes ?
En 2018, cette étude Adour 2050, entrée dans sa seconde phase, a mobilisé une cinquantaine d’acteurs lors d’un premier atelier de construction de scénarios alternatifs, en février, puis une trentaine pour un second, en juin, où les scénarios établis et les critères d’évaluation ont été discutés. Ces ateliers avaient été animés par ACTeon et Futuribles.
À l’arrivée, cette seconde phase aura permis de dégager 6 scénarios de développement alternatifs, ainsi que l’impact associé sur la ressource en eau et l’environnement socio-économique. Deux d’entre eux, jugés les plus souhaitables, ont été retenus : un scénario pragmatique de « prise en compte proactive des enjeux sociétaux et environnementaux par la puissance publique », et un autre plus ambitieux, plaçant « l’environnement au cœur du développement socio-économique du territoire ». Exit donc la « démission de la puissance publique », le développement économique « coûte que coûte » (le plus dommageable, dit la synthèse de l’Institution Adour, sur les ressources en eau), ou les « petits pas »… Tous ces scénarios ont été étudiés sur la base de dix grands critères comme « le niveau d’effort » à la charge des collectivités locales, les risques pour la santé, l’emploi, la qualité biochimique des cours d’eau, etc.
Cette étude Adour 2050 va maintenant pouvoir entrer dans une troisième phase un peu plus concrète, puisqu’il va s’agir de « traduire ce cap en pistes d’adaptation pour les parties prenantes de la gestion de l’eau du territoire ». On suivra tout cela de près !
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