Pour Jean-Louis Frot, ancien maire de Rochefort, c’est « la plus grande entreprise de reconstruction d’un navire historique menée à bien en France ». Des visites devraient pouvoir être organisées pendant les travaux, en coordination avec la Région, propriétaire du port, et la Chambre de commerce et d’industrie, concessionnaire.
C’est le port de Bayonne qui accueillera L’Hermione pour des travaux d’entretien de la coque. Le superbe voilier devrait quitter Rochefort le 8 septembre vers 18h30 (sous réserve de l’accord de l’organisme certificateur l’autorisant à naviguer). Après quelques jours de transit, il devrait entrer dans le port de Bayonne à compter du 20 septembre.
C’est en 1992 que l’association Hermione-Lafayette a été constituée par un groupe de passionnés d’histoire maritime avec comme objectif la reconstruction de cette frégate de la fin du XVIIIe siècle au cœur de l’arsenal historique de Rochefort. Après le recueil des sources historiques, elle a entrepris la reconstitution des plans, la recherche de financements, avant de lancer un appel d’offres pour trouver un constructeur.
A l’occasion du carénage réalisé au port Atlantique La Rochelle au printemps dernier, une dégradation (localisée sous la ligne de flottaison, à l’arrière bâbord) a éveillé la vigilance de l’association. Après avoir procédé à un examen poussé de la zone fragilisée, des travaux de réparation temporaire ont été réalisés, permettant à la frégate de revenir à Rochefort en toute sécurité pour la saison estivale.
Le port de Bayonne a été choisi pour des raisons techniques (le tirant d’eau de la frégate ne lui permet pas de faire un carénage au port de Bordeaux par exemple) et de disponibilités. Le port basque est le seul appartenant à la région Nouvelle-Aquitaine, répondant à tous les critères et il est capable de s’adapter aux caractéristiques si particulières de L’Hermione.
C’est aussi un clin d’œil à l’histoire maritime commune de Rochefort et de Bayonne, les deux ports choisis par Colbert en 1666 pour établir les deux seuls arsenaux du roi au sud de Brest.
L’Hermione, en service entre 1779 et 1793, avec ses 66 m de long et ses 11,24 de large, portait 26 canons de 12 livres et 8 de 5. Sa réplique a donc été construite à l’identique, dans l’ancien arsenal de Rochefort dû à Colbert, avec toutefois quelques modifications portant sur la sécurité. Ainsi les pièces de charpente sont-elles boulonnées et non plus vissées ; ainsi les mâts sont-ils collés et non assemblés par des cercles métalliques.
La principale modification a consisté à doter la frégate de deux propulseurs azimutaux à moteurs électriques, étant donné qu’il est désormais interdit de manœuvrer à la voile dans les ports, en dépit de ce que chante Alain Souchon. De même trouve-t-on des groupes électrogènes, huit congélateurs et frigos, 2 lave-linge, des douches et WC individuels, et tout ce qu’il faut pour la navigation (GPS, sondeur, radar, VHF, etc.).
Tous les détails sur le site de la frégate L’Hermione