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Grains de Sable

Le 29 Avr. 2015

Grosse fatigue

Je vois les jours qui passent et cette impression, trop souvent, de pédaler dans le Nutella parce que rien n’avance, qu’on ne produit rien, que rien ne se passe malgré l’agitation quotidienne. Et c’est pas faute de m’agiter !

Je suis une experte en agitation et en harcèlement mais devant la force d’inertie des organismes, des interlocuteurs de tout poil qu’il faut sans arrêt relancer, rappeler, « grosse fatigue parfois me prend » comme aurait dit Jacquouille.

Et je savoure les rares heures que je peux consacrer enfin à travailler, une fois que j’en ai fini avec le reste ! Travailler c’est-à-dire être enfin en train d’avancer sur quelque chose, comme un bulldozer que rien ne vient détourner de sa mission de l’abattre justement le travail.

Et comme dirait encore Jacquouille « ce m’est grande joie » que de voir se cocher à une vitesse raisonnable les tâches de la liste. Parce que les tâches qu’on repousse d’un jour sur l’autre parce que l’un a oublié le rendez-vous, l’autre d’envoyer la doc, l’autre encore a envoyé mais c’est pas arrivé…

J’ai vu des lettres en période de non grève mettre une bonne semaine pour venir de Bordeaux. C’est beaucoup, non, une semaine ? Je ne savais pas que les pauvres lettres faisaient le trajet à pied. Remarquez, j’ai un chèque qui de Lyon n’est jamais arrivé jusqu’à moi, mort d’épuisement sans doute quelque part sur le bord de la A61. C’est pas une vie la vie du courrier de nos jours.

Bref, pour être plus sérieuse, quand on m’explique qu’un consultant, par exemple, est considéré comme travaillant cent jours par an, puisque le reste du temps, il est sensé vaquer à remplir des papiers, faire des photocopies des papiers, classer les papiers, courir après les clients pour travailler, recourir après eux pour être payé, vérifier les factures etc, etc… ça me tue.

Vous multipliez par le nombre de personnes qui bossent dans ce pays, la complexité des formalités en tout genre, je vous jure que quand on enlève le temps de sommeil et les congés, il ne reste plus grand-chose pour accomplir les tâches.

Si tout le temps qu’on passe à le perdre était consacré à bosser, je vous promets qu’on n’aurait pas de problème de croissance. Alors, bravo à ceux, ils existent et j’en rencontre quand même quelques-uns, qui sont à l’heure, envoient les papiers promis, rappellent comme convenu. Ils sont reposants !

 

Pasquine L’Islet

Un commentaire au sujet de cet article

  1. Je suis d’accord avec ce constat. En gros, ce qui pouvait être fait avant hier sera peut être envisagé pour la semaine prochaine. Cet état de fait date d’une dizaine d’année environ, il est une des conséquences des 35h mais pas que. Il a mis du temps à s’installer avec le chômage et la précarité. Il existe dans le privé et dans le public. Il faut toutefois noter que le public a fait des gros efforts pour nous considérer comme des clients. Ca s’appelle le je m’en foutisme et le chacun pour soi, ça coûte très très cher. Bon, on a bien râlé ca fait du bien, je retourne à ne rien faire. Eh oui je peux moi Madame, je suis un heureux jubilado qui a beaucoup beaucoup bossé, très vite et très efficacement.
    Muxus

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