Organiser un spectacle au cœur d’un site remarquable, à 1.500 mètres d’altitude, ne peut qu’encourager les metteurs en scène à se surpasser pour tutoyer les étoiles qui semblent alors plus proches.
Après Orphée et Eurydice, version Eric Durand en 2018, puis Don Quichotte, revisité par Frédéric Gardès en 2019, la 35e édition du Festival de Gavarnie reposera sur les frêles – mais solides – épaules d’Alice, qui aura la lourde tâche de faire entendre sa voix et celles de toutes les femmes à travers le rôle que lui offre Céline Texier-Chollet.
Alice a grandi. Elle a trente ans aujourd’hui, et le terrier sans fin dans lequel elle tombe va se révéler beaucoup moins merveilleux que celui de son enfance.
« Pas besoin de réécrire Alice de Lewis Caroll, lui peignait une fille de son temps, dans une société particulière. C’est exactement ce que je m’emploie à faire, en reprenant l’imaginaire lié à l’univers d’Alice, je veux peindre le portrait d’une femme de notre temps, d’un humain qui doute, qui se pose des questions et qui voudrait être maîtresse d’elle-même. Devenir sa propre reine. Voilà ce en quoi je crois et je m’appuie sur l’univers de l’auteur pour le faire » souligne la créatrice du spectacle.
Entre rêve et cauchemar, endroit-envers du décor, le site de Gavarnie se prête “à merveille” à l’héroïne, qui veut trouver sa petite histoire dans la grande, entre la crainte d’un précipice omniprésent et la volonté de déplacer les montagnes pour accéder à sa place, tout en suscitant des émotions parmi le public, pour mieux l’entraîner à réfléchir de son côté.
« C’est sur ce principe que j’allie ma réflexion à la nécessité de grandir, vieillir, devenir son propre roi, sa propre reine, et aux images fantasques, bizarres et chimériques qui sont générées. Se questionner, réfléchir (de l’autre côté du miroir) n’empêche ni la drôlerie, ni l’humour, ni les images saugrenues et improbables. J’utilise la scénographie pour amener à la réflexion l’écrin qu’elle mérite, quelque chose de beau et de complexe comme une horloge, comme un esprit humain : en somme, de la belle mécanique ».
La mission d’un créateur et metteur en scène au Festival de Gavarnie telle que l’entend Céline Texier-Chollet s’annonce déjà parfaitement réussie, à travers « la mise en jeu et en espace de grandes œuvres universelles ou de mythes de notre panthéon culturel », à l’image de cette immense et fabuleuse nature, qui ne peut qu’inspirer la sensibilité artistique.
Et pour mettre toujours plus en valeur ce territoire d’exception, la toute nouvelle association du Festival de Gavarnie, créée en 2020, a choisi dès cette année de donner un écho à l’événement pour que vibrent ensemble le village et le territoire des Vallées de Gaves.
En coopération avec la municipalité de Gavarnie-Gèdre, l’Agence Touristique des Vallées des Gaves, les Offices de tourisme, le Parc National des Pyrénées et les associations locales, elle propose des rencontres et des jeux “Autour d’Alice” dans le village, ainsi que des balades et visites culturelles et pastorales “sur le chemin des Merveilles”.
Des rencontres artistiques proposant concerts, théâtre, conférences, ateliers de chant traditionnel ou d’initiation à la flûte des Pyrénées permettront également aux touristes de découvrir la belle âme du territoire.
Ne soyez pas en r’tard, en r’tard, en r’taaaaaaaard !
Informations sur le site internet du Festival de Gavarnie