« Toutes les activités sportives évoluent et se renouvellent, c’est-à-dire se mettent à l’air du temps, pour éviter un vieillissement entraînant une lassitude du public, tant sportif pratiquant que spectateur. Ce phénomène n’échappe pas aux pratiques de sports locaux et régionaux à coloration culturelle », développe l’amicale.
En effet, en 6 ans, la Fédération des jeux ruraux de force basque a vu son nombre de licenciés passer de 228 à 175. « Il faut créer de l’intérêt en proposant une facette rajeunie de nos sports traditionnels d’autant plus fragiles, qu’ils sont durs à pratiquer, peu médiatisés et de surcroît plus facteurs de frais que de recettes pour les pratiquants ».
Les origines de ces épreuves entre villages remontent très loin. Les paysans se défiaient alors : à celui qui porterait les bidons de lait les plus lourds, qui soulèverait le plus longtemps une charrette, etc. Des épreuves que le curé de Saint-Palais, en 1950, décide de fédérer officiellement.
Depuis, la discipline a évolué, en s’inspirant de ce qui pouvait se faire ailleurs. « Nous avons copié au ski, la pratique de la compétition parallèle. Nous pensons mettre dans le futur, quand les équivalences entre les diverses épreuves seront établies, des pénalités dans l’esprit du biathlon », souligne Napurrak.
Aujourd’hui, le concours comporte huit épreuves, de force, mais aussi d’agilité et de rapidité. On retrouve alors une course de 60 mètres avec un sac de 70 kilos sur le dos, idem avec des bidons de 41 kilos, sur 180 mètres, du lancer de ballots de 10 kilos au-dessus d’une hauteur de 3 mètres, du porté de pierre d’environ 70 kilos, de botte de paille de 43 kilos, d’enclume de 18 kilos, un lever de charrette de 360 kilos, et une épreuve de ramassage de 20 maïs.
Attention à ne pas sous-estimer les athlètes qui participent à ces épreuves. Car aussi atypique que cela puisse paraître, chaque concurrent est soumis à un entraînement très dur, à une diététique stricte, et à de nombreux tests anti-dopages. A Espelette, au Centre International d’Entraînement, les athlètes ont déjà connu pas moins d’une douzaine de ces tests.
Ces mêmes hommes sont d’ailleurs en lice pour participer à une compétition internationale qui se déroulera à Lisbonne, au Portugal, l’année prochaine.
Pour l’instant, la compétition basque est ouverte à tous, sans restrictions apparentes. Mais l’organisation de l’Euskal Erkula souhaite, dans le futur, séparer ses athlètes par catégories : jeunes (moins de 21 ans), vétérans (plus de 40 ans), et féminine dès que possible.
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