Sans doute était-ce le cyclone de trop ? Celui qui va les décider à concrétiser leur envie de changer radicalement de vie.
Retour en Europe, direction le Gers, où un point de chute est rapidement trouvé grâce aux Jardins de Miramont. Sur un domaine de 33 hectares dans un endroit enchanteur avec un lac privé, les trois associés dirigeant cet éco-lieu recherchaient un maraîcher.
Banco ! Jon va suivre une formation en maraîchage au CFPPA de Mirande. Fraîchement diplômé en juin 2019, titulaire d’un BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’exploitation Agricole), l’aventure peut alors commencer.
Début juillet 2019, Muriel peut se féliciter : la Ferme de Noé est officiellement enregistrée auprès de la Chambre d’agriculture.
Noé, c’est lui… Trois ans et demi à peine et il peut déjà tout vous expliquer sur les plantes, leurs différentes variétés, les stades de maturation… Un vrai pro en devenir ! La relève déjà assurée alors que l’entreprise a à peine démarré. Tout cela semble de bon augure.
Donc, sur deux hectares en fermage, les parents de Noé vont pouvoir développer leur micro-ferme agro-écologique, avec des techniques inspirées du canadien Jean-Martin Fortier dont le livre « Le jardinier-maraîcher, manuel d’agriculture sur petite surface » a fait la renommée, mais aussi du travail des maraîchers parisiens du XIXe siècle qui alimentaient la capitale française déjà très peuplée, et cela toute l’année et sans mécanisation.
Le deuxième semestre 2019 a été une période test avec quelques ventes en bord de route aux Trouettes, sur la RN 21, et des ventes de paniers. Mais c’est bien cette année, en avril 2020, que tout a vraiment commencé. Les premières vraies ventes ont eu lieu pendant le confinement. Heureusement, l’utilisation du site Cagette était déjà décidée.
La commercialisation a été facilitée, malgré les circonstances, grâce à la mairie, au réseau de connaissances, à la mise en place d’un fichier client démarré en amont et, bien sûr, à une page Facebook très vivante.
Une vente en ultra-local…
Leur but est d’écouler leur production en réduisant l’empreinte carbone au maximum, une vente au plus près possible, c’est pourquoi ils ne visent pas une présence sur les marchés, tous déjà bien achalandés en fruits et légumes. Ils proposeront leurs produits en bord de route, à la ferme « En Cazeneuve » et à l’épicerie locale de Labéjan.
Le Drive fermier, créé pendant le confinement, est également maintenu à Loubersan, avec des précommandes via le site Cagette.
Pour le moment, ils souhaitent se consacrer aux cultures et ne pas trop perdre de temps pour la vente. Un vrai défi pour eux !
Mais quels produits ?
Tout ce qui peut pousser dans une ferme ! Ainsi actuellement, les paniers proposés sont remplis d’aillets, blettes, oignons nouveaux, radis, salades, aromatiques, etc.
En début de saison, sera proposé, chaque année, les différents plants installés dans la pépinière.
Les productions importantes ont des parcelles réservées, notamment les pommes de terre et les courges.
Mais outre les produits du maraîchage, une trentaine de poules assure non seulement les besoins personnels de la famille, mais permet de proposer régulièrement des œufs qui n’ont rien à voir avec ceux qu’on trouve dans les rayons des supermarchés. Là, l’auteur de l’article sait de quoi elle parle !
La propriété possède un ancien verger productif de cerisiers, pruniers, pommiers, figuiers, noisetiers.
Un nouveau verger, planté cette année, permettra d’obtenir des jus de pommes et de poires.
Côté boisson, un atelier de brassage de bière est déjà opérationnel car, pour Jon, c’est une deuxième passion après le maraîchage – On ne vous l’a pas encore dit mais Jon est belge d’origine – et les Jon’s beer sont disponibles. Mais attention, c’est juste un hobby pour Jon, un moyen de se changer les idées… donc ne vous attendez pas encore à vous approvisionner régulièrement. Simplement de vraies bières belges à déguster avec modération !
L’avenir ?
Prometteur, car les projets vont pouvoir se réaliser. Déjà, un permis de construire a été obtenu en janvier. Il permettra d’édifier une grange en bois pour abriter les productions, ainsi que le matériel de l’exploitation. Mais surtout de réaliser un chemin d’accès. En effet, il faut, de temps en temps, sortir les bottes pour aller travailler. N’est-ce pas Muriel ?
Pour débuter, le jeune couple a pu obtenir un prêt familial, mais pour pouvoir se développer dans une période de démarrage d’activité, un apport extérieur s’imposait d’où le recours à une campagne de financement participatif, via MiiMOSA qui a vient de s’achever avec succès. À l’automne prochain, dès que la saison maraîchère sera calmée, ils pourront ainsi finaliser cette nouvelle étape.
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Article réalisé en collaboration avec le journal du Gers et Elisabeth Durand
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